La nomination de François Bayrou, c'est d'abord une " satisfaction " pour Moetai Brotherson. Satisfaction de voir que le poste de Premier ministre n'est pas resté vacant plusieurs semaines, comme ce fut le cas avant l'arrivée de Michel Barnier à Matignon. Le président du Pays rappelle que pour faire avancer les dossiers polynésiens à Paris, il faut avoir " des interlocuteurs ". Moetai Brotherson espère que " ça tienne " et s'interroge sur l'avenir judiciaire du nouveau locataire de Matignon. Relaxé, en février dernier, en première instance, par le tribunal correctionnel de Paris pour « détournements de fonds publics européens » dans une affaire d'emplois litigieux d'assistants parlementaires, François Bayrou est en attente d'une nouvelle convocation, puisque le parquet a fait appel de cette décision.
Pour Nicole Sanquer, François Bayrou " connaît la Polynésie " pour y avoir " fait plusieurs déplacements ". La députée espère que son gouvernement tiendra plus longtemps que celui de Michel Barnier, son prédécesseur. Son groupe parlementaire, LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) participera au gouvernement si le Premier ministre fait appel à lui. Il est, aussi, disposé à faire un pacte de non-agression pour ne pas censurer le gouvernement Bayrou. Si un Premier ministre a bien été nommé, Nicole Sanquer rappelle que les " difficultés restent, la dette, le déficit de la France ". Le nouveau locataire de Matignon devra, selon elle, " être à l'écoute des différents groupes ", car aucun parti n'a " la majorité absolue ".
Du côté du Tapura Huiraatira, la représentante Tepuaraurii Teriitahi, s'est également réjouie de la nomination sans trop tarder du nouveau Premier ministre, la France avait " besoin d'un gouvernement opérationnel ". Selon l'élue autonomiste, François Bayrou est un Premier ministre du " consensus ", elle espère que son équipe gouvernementale sera également rapidement nommée et que le futur ministre des Outre-mer sera aussi " à l'écoute " que l'a été François-Noel Buffet. Concernant les dossiers polynésiens, pour Tepuaraurii Teriitahi, " on a assez perdu du temps ", il faut faire avancer plusieurs conventions dont " la convention santé-solidarité ".