Jusqu'à présent le règlement de l'Assemblée nationale indiquait que les députés devaient siéger dans une tenue neutre s'apparentant à une tenue de ville, avec interdiction d'afficher un signe religieux ostensible ou un message publicitaire.
Depuis le début de la mandature, on a vu en particulier les députés de la France insoumise venir plutôt en tenue plus décontractée, parfois sans cravate, parfois la chemise sortie du pantalon.
Les 3 questeurs de l'Assemblée nationale, deux députés macronistes et un député LR Eric Ciotti, ont exigé davantage de rigueur. Désormais "la tenue doit être convenable, ni détendue, ni négligée, il est même précisé noir sur blanc que le port du short est interdit et le port de la veste est obligatoire pour les hommes, et la cravate est recommandée".
C'est ce mercredi que la tenue des députés a été discutée lors d'une réunion du bureau de l'Assemblée.
Se pose la question des 3 députés polynésiens indépendantistes qui ont pris l'habitude de venir en tenue océanienne traditionnelle, chemise à fleurs, pareo et sandales. Alors devront-ils remplacer leur pareo par un pantalon plus classique ? A priori non, la présidente de l'Assemblée nationale précise qu'il s'agit là de tenue de cérémonie qui sont "en adéquation avec la solennité des lieux".
Interrogé à ce sujet, Moetai Brotherson indique qu'il "continuera à y aller en lavalava et chemise polynésienne, ça ne me dérange. Je trouve ça tout de même un peu délicat parce qu'on instaure une police de l'élégance".
Ecoutez-le, il répond à Titaua Doom :
En 2017, fraîchement élu député de la troisième circonscription de Polynésie, Moetai Brotherson découvrait son nouveau lieu de travail. Pour son arrivée au palais Bourbon, alors que le thermomètre dépassait allègrement les 30 degrés à Paris, le néo-député était arrivé en short. Le costume-cravate étant plus habituel en ces lieux, sa tenue n'avait pas manqué de susciter l'étonnement.
En juin 2022, rebelote, ce n'est pas un mais 3 députés polynésiens qui sont arrivés à l'Assemblée nationale en tenue traditionnelle.
Ecoutez le reportage de Serge Massau :