L'Assemblée nationale a nettement rejeté ce mardi en première lecture le projet de loi de finances 2025, seule la gauche votant pour un texte qu'elle a largement contribué à réécrire, et qui a été "dénaturé" selon la majorité.
Une douzaine de députés du groupe centriste Liot, soit environ la moitié de ses effectifs, s'est également opposée au texte. Celui-ci va désormais poursuivre son parcours législatif au Sénat.
Au grand dam des députés ultramarins rencontrés dans les couloirs de l'Assemblée à l'issue du vote.
Toutefois, concernant le volet du budget des outre-mer, le ministre de tutelle s'est voulu rassurant, en répondant à la question du député apparenté socialiste de la Guadeloupe, Christian Baptiste, par ailleurs rapporteur spécial du budget des outre-mer.
Primo : la taxe sur les billets d'avion sera neutralisée
Deuxio : les collectivités locales des outre-mer ne seront pas mises à contribution à hauteur de 5 milliards d'euros comme demandé aux collectivités locales de Métropole.
Tertio : le ministre s'est engagé à maintenir le budget de la mission outre-mer à hauteur de 2,8 milliards d'euros, c'est-à-dire proche de celui de 2024.
Pour rappel, le budget de la mission outre-mer est annoncé à 2,555 milliards d'euros. Soit tout de même une baisse de 255 millions d'euros.
Conséquence, certains programmes vont connaître une cure d'austérité : comme les crédits consacrés à l'aménagement du territoire. A part l'aide aux entreprises dont le budget va augmenter, tout le reste diminue : le logement, la continuité territoriale, les aides aux collectivités, les crédits alloués à la santé, au logement...
Inquiétude
Tous les élus ultra-marins ont fait bloc et ont fait savoir leur inquiétude car les outre-mer traversent la pire crise depuis plusieurs décennies : la vie chère et les violences urbaines en Martinique, la situation en Nouvelle-Calédonie, la sécheresse et la pauvreté...autant de points de crispation qui pourraient très vite faire des outre-mer un terrain explosif pour le gouvernement Barnier.