Keola Spitz a 19 ans. Elle est esthéticienne patentée et travaille comme extra dans une roulotte de Punaauia le week-end. La jeune femme n’a pas le choix, si elle veut pouvoir subvenir à ses besoins. Même revalorisé, le smig ne lui permet pas de se louer un appartement. Elle vit toujours chez ses parents... "C'est tellement cher le loyer. J'ai un deux-roues, l'assurance à payer, l'essence. Il ne me reste plus grand chose au bout du mois" confie-t-elle. "C'est bien que ça ait augmenté, mais à côté de ça, il y a tout qui augmente."
Électricité, gaz, essence, produits de la vie quotidienne : tout a effectivement augmenté. La gérante de l'Institut, qui fait appel aux services de Keola, le confirme : "l'augmentation du smig, ça peut être bien, comme ça peut ne pas changer non plus parce-que tout est cher. Moi je dis que la personne au smig n'arrivera jamais à finir le mois. Tout a changé, tout est cher."
Revenus aléatoires
Vaiana gère l’établissement depuis sa création. La conjoncture actuelle l'empêche, pour le moment, d'embaucher des esthéticiennes en CDI. Leur salaire dépend donc du nombre de prestations qu'elles effectuent.
Keola sort d'un bac professionnel en esthétique et s'est forgée dans cet institut, en tant que prestataire. Selon la fréquentation, elle est amenée à y travailler de lundi à samedi. Puis elle enchaîne à la roulotte... Pas de répit pour la jeune femme qui touche à peine l'équivalent du smig. Une situation précaire qui la prive de visibilité sur le long terme.
Keola profite du temps passé à l’institut de beauté pour renforcer son expérience et pourquoi pas, d’ici quelques années, monter sa propre entreprise...