C'est une information de Tahiti Infos. Une jeune mineure qui participait au Taure'a Move à Raiatea aurait été victime d'une agression sexuelle dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 septembre. Nos confrères ont recueilli son témoignage ainsi que celui de sa mère, toutes deux profondément choquées.
L'adolescente a expliqué avoir été réveillée "par des mouvements dans son dos et sur son torse". Il s'agirait d'un sexagénaire, membre du conseil municipal de la mairie de Pirae et affilié à la délégation de la même commune. Ce dernier se serait rapproché d'elle en pleine nuit pour la caresser. La victime a ensuite tenté de réveiller ses camarades, ce qui a fait stopper l'élu.
À noter que, lors des événements de l'UPJ nécessitant de loger les jeunes sur site, les dortoirs ne sont pas mixtes. Mais à cet événement, la délégation de Pirae a pris la décision de mixer ses dortoirs.
Le lendemain, elle a voulu se confier sur cette mésaventure auprès de certains encadrants de sa délégation qui l'auraient fait passer pour une menteuse."On a expliqué à ma fille (...) que jamais quelque chose comme ça ne s’était passé lors d’un Taurea Move, que c’était elle qui avait provoqué ce monsieur. Ils lui ont même reproché sa façon d’être habillée, d’avoir mis un collant de sport plutôt qu’un pantalon. Pourtant, ce soir-là, ma fille voulait dormir dans un autre dortoir, avec des filles, où il y avait sa cousine, mais la cheffe n’a rien voulu entendre. Elle lui a dit ‘toi, tu dors là, avec les garçons’" relate la mère de la jeune victime à Tahiti Infos.
L'UPJ regrette cet "incident"
L'Union polynésienne pour la jeunesse a adressé un droit de réponse ce jeudi à Tahiti Infos. L'UPJ regrette n'avoir été informé de cette agression sexuelle présumée que "le lendemain en milieu de journée." Elle a alors pris ses responsabilités et signalé cet "acte odieux" à la justice. "Dès que nous avons été saisis, nous avons pris la mesure des faits et décidé de renvoyer l'auteur présumé à Tahiti" indique l'UPJ. Concernant la jeune fille, qui voulait au départ rester jusqu'à la fin de l'événement, a dû rentrer de Raiatea le vendredi sur initiative de l'UPJ, puisque des tensions commençaient à se faire sentir au sein de sa délégation. L'Union rappelle que la jeune fille "n'avait pas à se sentir coupable de la situation qu'elle avait vécue."
La victime a déposé plainte le samedi après avoir été reçue à l’hôpital de Taaone. D'après Tahiti Infos, le Procureur de la République a été saisi. Une enquête est ouverte à l'encontre de l'élu.
De son côté, la mairie de Pirae a également pris ses dispositions. La municipalité rappelle que l'élu est toujours présumé innocent, jusqu'au terme de l'enquête et partage le désarroi de la jeune fille et sa mère qui a été reçue "le vendredi 20 septembre, lors d'un entretien serein". "Le Maire a rapidement pris en charge le dossier et rencontré la mère de la jeune fille. Lors de cet entretien, il a exprimé sa compassion tout en rappelant la position de neutralité de la commune à ce stade de l’enquête. Une démarche similaire a été engagée envers l'élu concerné de la municipalité."
En début d'année, une autre affaire d'agression sexuelle aux Jeux du Pacifique avait secoué le milieu du sport en Polynésie.
Mise à jour le 27 septembre :
Dans un communiqué, la mairie de Pirae rappelle que "bien que chacun soit en droit de donner son avis, certains propos et comportements ne contribuent pas à préserver le bien-être de la jeune fille, qui se retrouve malgré elle exposée. Il en va de même pour l’élu, souvent jugé par l’opinion publique avant que les résultats de l’enquête ne soient rendus. Si la liberté d'expression demeure un droit fondamental, il est néanmoins préférable de laisser les enquêteurs et les professionnels compétents poursuivre leur travail dans un climat de sérénité, bénéfique aux deux parties concernées."