Les conséquences de la crise sanitaire ont certes été amorties grâce à l’intervention du Pays et de l’Etat. Après son effondrement à moins 7 points en 2020, le PIB (Produit Intérieur Brut ) polynésien a repris des couleurs. Le Pays table pour la fin de l’année, sur une croissance de 2 à 3%. Le tourisme a commencé aussi sa remontée. Mais pour le MEDEF Polynésie, l’inflation mondiale a fait replonger les entreprises. Pour preuve, le sondage effectué depuis le début de l’année par l’organisation patronale auprès de 500 chefs d’entreprise. 92,6% d’entre eux ne voient pas l’avenir en rose.
Les entreprises restent prises en étau : des PGE (Prêt Garanti par l'Etat) à rembourser, des hausses à encaisser sur tout ce qui est importé (hydrocarbures, matières premières, matériaux transformés), sans compter l’explosion des tarifs de transport et de fret.
Il faut ajouter à cela - pour sauver en urgence la Protection Sociale Généralisée - une Contribution Pour la Solidarité qui ajoute de l’inflation à l’inflation. Et des charges sociales à la hausse avec un SMIG qui augmente.
Des investissements attendus en urgence
Les plans de sauvegarde et de relance du Pays ont certes permis de limiter la casse et d’éviter pour l’heure, la récession. Mais cela ne suffit plus pour le Medef Polynésie.
Pour l’organisation patronale, il est urgent de se mettre autour d’une table pour définir stratégie et objectifs, mais aussi accélérer les investissements structurants. Frédérick Dock l’affirme : pas d’action, pas de financement. Pour le patron des patrons, trouver des financements publics ou privés n’est pas un problème. Des investissements attendus en urgence par le Medef-PF en matière de transition numérique, énergétique, d’équipements portuaires, aéroportuaires et d’hébergement touristique.
Problème : pas de gros projet en vue au fenua pour rebooster l’économie. Toujours pas de protection de l’emploi local.
Et puis selon Mahinui Temarii, de Aro Porinetia, l’aide du Pays aux entreprises n’a pas suffit à éviter des licenciements.
Celle de l’Etat a fragilisé les entreprises via des emprunts à rembourser.
Christophe Plée, de la CPME, était l'invité café de ce lundi 22 août :