A la table d'un snack de Taravao, Vehihau et Maui sont pensifs. Ils attendaient avec impatience la nouvelle navette entre la presqu'île et le port de Papeete.
Grâce à ce nouveau mode de transport maritime, ils pensaient grapiller quelques heures de sommeil en plus en semaine, comme beaucoup d’habitants de Tahiti iti. "C'est une bonne idée surtout pour éviter la côte Est à cause des éboulements, des fois on n'est pas sûr de [pouvoir] passer. A La presqu'île, il n'y a pas beaucoup d'habitants qui ont des voitures alors ils prennent le bus, donc avec le bateau ça met moins de temps", dit Vehihau. "C'est une belle bouffée d'oxygène, maintenant reste à voir si le projet est viable, déjà que [le trajet] Papeete-Raromatai bat de l'aile, maintenant est-ce [le trajet] presqu'île-Papeete ou Raromatai sera viable ?", se demande Maui.
Forte attente
Ce report contrarie également Samuel Matton, le directeur général du groupe Tuatea qui doit exploiter la ligne presqu'île-Papeete.
L'entreprise a bien tenté de rafraîchir les équipements, mais après 30 ans sans entretien, les 4 bollards d’amarrage (bittes d'amarrage en bordure de quai) doivent être entièrement remplacés. Qu’à cela ne tienne. "On envisage effectivement de faire les travaux nous-mêmes pour gagner du temps, parce que l'administration est favorable à faire les travaux mais les délais risquent d'être trop longs, jusqu'à l'année prochaine. C'est vrai qu'on aimerait démarrer le plus vite possible parce qu'il y a une grosse attente de la population pour de cette desserte. De notre côté on est prêt à démarrer", explique Samuel Matton.
Une quinzaine de millions cfp sont nécessaires pour ces travaux et le groupe Tuatea est prêt à les supporter. Une initiative saluée par le maire de Taiarapu-Est, Anthony Jamet.
Mais le tavana alerte le Pays sur la nécessité de fournir les infrastructures d’accueil. "Il faut mettre en place des moyens d'accueil de ces personnes en voitures, de les parquer dans de bonnes conditions avec de la sécurité et de l'espace, Faratea est du domaine du Pays, donc il lui appartient de mettre en place les conditions d'accueil pour tout le monde", estime Anthony Jamet.
La semaine prochaine un ingénieur australien devrais arriver au fenua et plancher sur les travaux.
Le reportage de Miri Tumatariri :