Nouvelle hausse de 15% sur la viande de porc : "ça nous permet de compenser nos hausses de charges"

Viande de porc et porcelets sont autorisés à l'importation dans la limite du 1er semestre.
15 % en plus sur le kilo de viande de porc : le conseil des ministres a suivi la demande des éleveurs de porcs. Malgré la hausse de 15 % survenue en mai dernier, les éleveurs peinent à remonter la pente. Le prix des aliments à l’étranger ne cesse d’augmenter, ce qui impacte énormément les comptes des éleveurs locaux.

Le prix moyen du porc passe désormais à un peu plus de 680 Fcp le kilo, contre 610 Fcp, il y a quelques jours… Une augmentation de 15 % pour soutenir la filière porcine au fenua.

Une décision importante pour les éleveurs qui risquaient de mettre la clé sous la porte.

Eric Coppenrath, le vice-président du syndicat des éleveurs de porcs au fenua est à l’agonie. Tous les mois, il commande cinq containers d’aliments pour ses deux élevages, et la facture est salée : "Ca me faisait une hausse des charges de presque 600 000 Fcp par mois que je ne pouvais pas répercuter sur le prix de vente. Depuis le mois de mai, ça s'est détérioré au fur et à mesure...Cette hausse de 15% nous permet de compenser cette hausse de charges."

Pour limiter les dépenses, certains éleveurs récupèrent les invendus dans les magasins ou restaurants, mais ça ne suffit pas.

La solution : créer une centrale d'achat

Le ministère de l’agriculture et la direction de l’abattoir ont peut-être une solution : créer une centrale d’achats et de stockage de matières premières importées. Un projet qui a bien avancé, assure Rémi-Celestin Begon, directeur de l’abattoir de Papara : "La plus grosse part est de négocier les aliments avec les différents producteurs, surtout en période de crise, car l'Ukraine est le grenier à blé de l'Europe et le blé fait partie de l'essence même de l'alimentation pour les porcs. On a trois personnes pour travailler sur des prix et des tonnages et on est en finalisation. La première commande devrait pouvoir se faire courant janvier et à partir de mars, l'arrivée sur le territoire des premiers sachets."

Plusieurs tests seront bien évidemment réalisés par des professionnels, avant d’être complètement autonomes. 

L’objectif est de faire nos propres aliments, d’ici 8 ans. 

Localement, les éleveurs produisent entre 20 à 25 % de ce qui est consommé localement. C’est-à-dire que 65 % de la viande que nous mangeons en Polynésie, est importée.