Les professionnels de la pêche sont en colère : une vingtaine s'est rendue vendredi à la direction des ressources, non sans appréhension. "Pourquoi un conseil disciplinaire ? Quel est le but ? Aider les pêcheurs ou de détruire le secteur ?" s'interroge l'un d'eux.
Des doléances
Les pêcheurs, qui demandaient davantage de contrôles "pour éviter les abus", se plaignent aujourd'hui de convocations et santions injustifiées. Ils déplorent le fait "qu'on nous colle des mouchards sur nos bateaux. C'est une chasse aux sorcières !" définit un pêcheur interrogé dans la salle de la DRM.
Il veut parler du VMS (Vessel Monitoring System), ces balises qui indiquent si le pêcheur est sorti ou pas. Obligatoires depuis 2017 sur les navires de pêche, elles visent à renforcer les contrôles -tout comme les nouvelles règles concernant l'attribution des licences de pêche- pour éviter que les avantages (sur l'achat du gazole par exemple) ne profitent à n'importe qui.
Autre réglementation qui visiblement dérange : les 15 nautiques imposés aux pêcheurs côtiers.
Juste milieu ?
"Il y a des règles à respecter, c'est vrai. Il y a des erreurs commises de part et d'autre" mais est-ce qu'elles sont assez intelligemment mises en place ? C'est ce qui tarode les professionnels ce vendredi. Mais ce jour-là, ils sont surtout dans le flou... "C'est assez difficile à dire ce que je ressens. Ce n'est pas vraiment de la colère, c'est de la déception. Je parle pour moi. Je vais essayer de me défendre sur ce que l'on me reproche" décrit Teiva, dans le métier depuis 23 ans, spécialement venu de Raiatea pour répondre présent suite à la convocation qui lui a été adressée.
Cinq patrons de thoniers ont également fait l’objet d'une convocation. De leur côté aussi, c'est l'incompréhension. "Je ne suis pas capitaine, se plaint Moana Maamaatuaiahutapu. Quand le bateau quitte le quai, la responsabilité revient au capitaine, pas au patron. Il serait bien aussi de les convoquer. Parce-que la faute a été commise par le capitaine."
Ce premier contact quelque peu tendu permet aux services des ressources marines d’entendre leurs doléances. Simple avertissement ou retrait de licence : les professionnels de la pêche devraient être fixés sur leur sort le 30 octobre, lors du prochain conseil de discipline.