L'événement a fasciné tout le pays : les coraux ont pondu les 18 et 19 janvier, et beaucoup découvraient le phénomène pour la première fois, émerveillés.
Cette observation nommée "Connected by the reef" prévue depuis le mois d'août 2024, avait pour but de confirmer si les porites rus pondaient au même moment — soit cinq jours après la pleine lune — partout dans le monde.
Samedi 18 janvier, 400 observateurs étaient à l'eau, dont 300 en Polynésie et une centaine d'autres dans les pays suivants : Îles Cook, Palmyra Atoll, les Samoa américaines, les Fidji, la Nouvelle-Calédonie, l’Australie, Guam, les Philippines, Bali, l’Indonésie, les Maldives, l’île Maurice, La Réunion, Mayotte, Zanzibar, le Kenya et les petites îles telles que Chumbe island, Fregate island, Christmas island et les îles Cocos.
Certains sites inscrits dans le programme n'ont pas pu être surveillés ce jour-là, à cause notamment de conditions météorologiques défavorables ou de l’absence de colonies de Porites rus dans la zone des observateurs.
Les premières données consolidées sont donc partielles mais permettent déjà de confirmer que la ponte du corail Porites rus est synchronisée à une échelle exceptionnelle, indique Tama no te tairoto dans un communiqué :
- En Polynésie française, la ponte a été observée dès 6h55 sur Tahiti (1h21 après le lever du soleil) ;
- À l’île Maurice, la première ponte a eu lieu à 7h24 (1h40 après le lever du soleil) ;
- À la Réunion, la ponte a été observée à 7h19 (1h28 après le lever du soleil) ;
- À Chumbe Island en Tanzanie, à 7h44 (1h23 après le lever du soleil) ;
- Aux Maldives, sur l’île de Male à 7h49 (1h30 après le lever du soleil).
Des pontes ont également eu lieu en Nouvelle-Calédonie et en Indonésie. Les données de plusieurs autres territoires sont encore en traitement.
Ces résultats démontrent que les Porites rus sont capables de synchroniser leur reproduction sur une distance de plus de 18 000 km entre la Polynésie française et l’île de Chumbe island en Tanzanie.
Ils révèlent aussi, et c’est une grande première, une ponte de coraux synchrone entre l’hémisphère Sud et l’hémisphère Nord (Maldives). Une découverte fascinante pour les experts.
Néanmoins, les sites de Palmyra Atoll, Guam, les Philippines, le Kenya, Mayotte, les îles Cook, et les Samoa américaines) n’ont pas enregistré de ponte. Les scientifiques procéderont à des vérifications pour savoir si les colonies observées appartenaient bien à l’espèce Porites rus et si oui, identifier les éventuels facteurs environnementaux locaux qui ont pu empêcher la ponte. « Le fait de ne pas observer de ponte sur certains sites est une information tout aussi précieuse que l’observation elle-même, car cela nous indique que des facteurs environnementaux très localisés influencent ce phénomène » explique Vetea Liao, fondateur de l’association Tama no te Tairoto.
Quoi qu'il en soit, le projet Connected by the Reef – Te Firi A’au prend une dimension internationale et met en lumière la puissance des récifs coralliens et les interconnexions de la Nature, alors même que la moitié des espèces de coraux qui vivent dans les eaux tropicales sont menacées d'extinction, selon un rapport de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Pour ceux qui souhaitent revivre ou découvrir la ponte de coraux, d'autres dates sont fixées en février, mars et avril. Pour plus d'informations, l'association répond par mail à l'adresse suivante : tamanotetairoto@gmail.com.