La tension est montée d'un cran mercredi matin au port autonome. Après l'échec des négociations la veille, les employés sont entrés en grève à minuit et ont décidé de bloquer le port avec les deux remorqueurs Aito I et II tôt dans la matinée. Or sans remorqueur, les bateaux de plus de 100 mètres ne peuvent pas manoeuvrer dans le port.
Si les navettes entre Papeete et Moorea ont pu tourner presque normalement, un gros cargo est resté bloqué au large. Il s'agit du Mathilde Schulte de la compagnie CMA-CGM de 400 containers, chargé de marchandises pour la Polynésie, dont des médicaments. Arrivé à 6 heures mercredi matin, le navire n'a pas pu entrer dans la rade de Papeete à cause du blocage conduit par les grévistes.
Les instances du Pays ont aussitôt réagi. À 7 heures, Moetai Brotherson a demandé le déblocage du port en libérant les accès, et la restitution des remorqueurs au Port autonome avant de poursuivre les discussions. Le Président de la Polynésie française a brandi une action en référé devant les grévistes pour "illégalité" et menacé de déposer une plainte au pénal pour "actes de piraterie".
Face à la pression, les remorqueurs ont fini par accoster peu avant 16 heures. Des négociations ont pu se tenir à la présidence à 17 heures.
Le point d'achoppement est lié à la réorganisation du service armement et notamment le roulement des 24/48 avec 18 personnels pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions -actuellement ils sont au nombre de 14. C'est là tout le problème souligné par les grévistes : des équipes en sous-effectif...
Aux alentours de 18h30, une sortie crise semble se dessiner : un protocole d'accord est rédigé et remis aux syndicalistes.
L'accord est finalement signé peu après 21 heures. La grève est donc levée et la plainte du président, retirée mais les sanctions disciplinaires auront lieu à l’encontre des grévistes qui ont bloqué une partie du port. Quant au Mathilde Schulte, la manoeuvre portuaire se fera dès jeudi matin.