Que deviennent les huit familles de Papeari après leur expulsion ?

Une chaîne de solidarité s'est créée autour des familles expulsées de Papeari
À l'issue d'une longue bataille judiciaire, 46 personnes qui habitaient quartier Rapa à Papeari, se sont retrouvées à la rue. Elles avaient été notifiées de l'expulsion quelques mois plus tôt et acceptent la décision de justice. Une chaîne de solidarité s'est créée autour de ces familles qui ont entamé des démarches pour être relogées.

Trois jours après leur expulsion sur décision de justice, huit familles de Papeari sont toujours hébergées gracieusement par la paroisse protestante de la commune. Un lieu de transit pour les 46 personnes concernées. Pairu Lily Bea est l'une d'entre elles. La mère de famille se confie : 

Ce n'est pas facile à gérer puisqu'il y a plein de jeunes. Il y a des mamies aussi. Mais on fait de notre mieux. Surtout pour les enfants, parce qu'ils ont vu quand on a cassé leur maison. Tous les soirs ils viennent me voir pour demander quand on rentre. Cela me fait mal au cœur.

Pairu Lily Bea, résidente expulsée

Pour soulager ces familles, une vague de solidarité s’est immédiatement créée. De nombreux dons en matelas, nourriture et vêtements ont été apportés dès le premier jour, car elles n'ont pu récupérer que quelques affaires avant que leurs maisons ne soient réduites en poussière. "Je remercie les gens, de près ou de loin, les amis, et ce qu'on ne connaît pas ! On a deux congélateurs pleins, des boîtes de conserve, du riz, tout ce qu'il faut pour manger" adresse Pairu Lily Bea. 

L’assistance sociale et la vice-présidente du pays sont aussi venues les rencontrer.

L'OPH est passé hier soir. On nous a demandé de faire des papiers. C'est encourageant. Cela fait du bien de savoir que notre dossier est suivi de près.

Enoha Hamblin, résident expulsé

Une enquête est actuellement menée par les agents des affaires sociales pour cibler les besoins des familles et mieux adapter les aides à venir.

Il faut savoir que toutes les personnes ne seront pas relogées de la même façon. Je sais qu'il y a des familles qui ont des terrains. Cela va faciliter les choses. Ceux qui n'ont vraiment aucun moyen de se reloger seront obligés de constituer un dossier OPH.

Minarii Galenon-Taupua, vice-présidente de la Polynésie et ministre des Solidarités et du Logement

En attendant les solutions proposées par le pays, ces huit familles resteront à la maison de réunion protestante Peniera à Papeari.