Des coups de téléphone retentissent, les deux policiers du centre de surveillance sont en communication constante avec leurs collègues sur le terrain… Depuis le poste de commandement, ils ont vue sur presque toute la ville de Papeete. Ce matin-là, il est 10h30 et une quinzaine d’interventions ont déjà eu lieu. L’équipe du jour au poste est composée de Francis, 26 ans de carrière, Maurice plus de 20 ans de carrière et leur superviseur, Bob, plus de 30 ans de carrière. En face d’eux, une quarantaine de caméras allumées en plein écran, et leur ordinateur pour zoomer sur les parties qui les intéressent : ils ont tout le matériel pour veiller à la sécurité des passants et identifier les auteurs d'infractions.
C’est grâce à ce service actif 24h/24, où cinq agents se relaient sept jours sur sept, que les agresseurs des touristes australiens ont rapidement été interpellés dans la nuit de vendredi à samedi. “On a vu ce groupe de jeunes suivre les deux touristes donc la DTPN a pû les arrêter le soir-même. (...) J’ai une pensée pour ces touristes et je leur souhaite un prompt rétablissement”, confie Patrick Bordet, élu chargé de la sécurité à Papeete.
Le centre de surveillance est en place depuis 2012 et est doté aujourd’hui d’une cinquantaine de caméras totalement fonctionnelles, dont une vingtaine très modernes. À savoir que l'acquisition de vingt nouvelles caméras a coûté 17 millions de francs à la commune : "On met en place tout ce qu’on peut pour rendre la ville la plus sereine et agréable possible. C’est pour ça que quand on dit que la commune ne fait rien pour la sécurité, j’ai mal au cœur" déplore tavana Bordet, politicien investi depuis 1995.
Pic de violences post-covid
La capitale connaît une recrudescence de violences depuis la sortie de crise covid. De 361 atteintes à l’intégrité physique et aux biens, elles atteignent un pic de 598 en 2022…depuis le chiffre a baissé à 463 (2023). En parallèle, le nombre d’interventions a lui aussi augmenté : 10 065 en 2019 contre 21 870 en 2023, avec 69 agents (soit 16 de plus qu’en 2019). Malgré les moyens mis en place, personne n’est à l’abri des agressions comme celle qui a eu lieu dans la nuit de vendredi, dans une rue pourtant très fréquentée, en contrebas du centre Vaima.
"On ne va pas fermer les boîtes de nuit et les restaurants. Ce qui est dommage, c’est que des jeunes se permettent d’agresser des gens comme ça et donnent une mauvaise image de la Polynésie. Nous avons renforcé les patrouilles de nuit, augmenté les effectifs…et nous allons encore multiplier les patrouilles" conclut Patrick Bordet qui préconise les sorties de groupe.
Et attention, car les agents du poste de commandement font aussi la chasse aux dépôts sauvages dans les rues, en pleine nuit, qui ont également doublé en l’espace de quelques années...