Le projet immobilier au cœur de contestations concerne la zone du col du Tahara'a, à Arue, où se trouve l'ancien hôtel, laissé à l'abandon il y a 24 ans. Le groupe City, spécialisé dans les aménagements de quartiers, s'est porté acquéreur du terrain en 2021, avec un grand projet immobilier au même endroit, favorable au développement économique du Pays : 500 emplois pourraient être créés.
Mais Teura Iriti, membre du Tapura et maire de Arue, ainsi que son troisième adjoint l'écologiste Jacky Bryant, se sont ouvertement opposés à ce projet. Ils craignent une dégradation de la biodiversité et la privatisation du lieu, bénéficiant davantage aux étrangers qu'aux habitants.
Quiproquo ?
Des réticences qui étonnent le promoteur du projet. Teiva Raffin - qui avait par ailleurs présenté le projet à des membres du conseil municipal - assure que tous les paramètres qui font l'objet d'inquiétudes de la part du conseil municipal ont déjà été passés en revue. "Ces points ont déjà été intégrés au projet. On ne fait pas un projet pour faire un projet, mais il faut que la terre accepte ce qu'on veut faire. Il y a une relation spirituelle importante que l'on doit avoir avec la terre. Dans le concept, on construit un hôtel dans un parc, et non l'inverse."
Léo Marais, également membre du Tapura, n'est pas tout à fait sur la même ligne que Teura Iriti. Lui, qui a appris l'existence de ce projet par les médias, est prêt à écouter les propositions de l'investisseur avant de se prononcer. "On demande à l'entrepreneur de prendre contact avec le Tapura no Arue, pour pouvoir nous expliquer les détails qu'on ne connaît pas bien, puisque les tractations ont eu lieu depuis le mois de décembre entre la mairie et cet investisseur. Teura Iriti s'oppose à un projet qu'on ne comprend pas bien. Elle demande à la population de donner son avis, mais comment peut-on le demander quand on a déjà donné le sien, et qu'on influence fortement la décision qui sera prise au final ?"
Yvonnick Raffin, ministre de l'Économie et des Finances, dit ne pas avoir échangé avec Teura Iriti à ce sujet, et penche plutôt du côté de Léo Marais dans le sens où "pour l'instant, nous n'avons pas eu de demande officielle. Nous avons eu une présentation sommaire du projet, mais sans plus."
Les habitants peuvent donner leur avis sur ce projet depuis lundi. Le cahier de doléances est mis à disposition jusqu'au 29 juillet 2022, aux services techniques communaux :
- du lundi au jeudi de 7h15 à 11h30 puis de 12h15 à 15h15
- le vendredi de 7h15 à 11h30 puis de 12h15 à 14h15.