Pour Heiura les Verts et son représentant Maxime Hauata, le développement de la Polynésie française passe par le respect de l'environnement. C'est pourquoi sa priorité est de créer le "Lycée de la mer" à l'image de ce qui est fait en métropole, afin de former la jeunesse. Du côté du Tavini Huiraatira, Pauline Niva considère également la formation de la jeunesse comme une priorité. Pour cela, elle souhaite favoriser les dispositifs de créations d'entreprises avec des formations en ateliers relais, dans les domaines de l'agriculture et de la cuisine. Alors que pour Tauhiti Nena du parti Hau Maohi, le développement du Pays se construit en investissant dans 4 domaines : l'énergie, le tourisme, les finances et les transports.
Transports, quels enjeux ?
C'est la priorité des priorités pour la section 3: la résolution du problèmes des embouteillages. Pour Maxime Hauata de Heiura les Verts, "il est impossible d'agrandir la route", alors il propose la mise en place d'une voie prioritaire pour les transports en commun et le covoiturage. Cette solution serait, selon lui, plus rapide à mettre en oeuvre que la construction d'infrastructures afin de développer les transports maritimes.
Pauline Niva du parti indépendantiste reparle de "projets déjà présentés aux précédentes élections", à savoir :
- le développement du transport maritime entre la capitale et la presqu'île (par la construction de quais dans différentes communes)
- la route côte 50, qui serait une voie de transport placée à 50 mètres d'altitude et passeraient derrière les habitations.
Pour Tauhiti Nena, il s'agit d'investir dans le transport maritime pour redonner du pouvoir d'achat aux Polynésiens. L'objectif étant de réduire le coût du fret et donc des importations, en investissant 2 milliards de francs pour l'achat d'un porte conteneur.
Autre enjeu, celui de l'aéroport de Tahiti-Faa'a. Une infrastructure devenue sous dimensionnée et dont les travaux de rénovation et d'agrandissement dépendent de la reprise de la concession. En effet, depuis 2017 et l'annulation du contrat de concession accordé à ADT (Aéroport de Tahiti), les appels d'offres successifs se sont sont soldés par des annulations par recours au tribunal.
Si pour Pauline Niva du Tavini Huiraatira, le développement de l'aéroport passe essentiellement par sa gestion, elle propose donc des Polynésiens aux postes de cadres. Tandis que pour Tauhiti Nena, il s'agit de sécuriser l'infrastructure en construisant une digue, afin d'éviter les inondations sur les pistes, comme ce fut le cas en 2017. Et cela même si des travaux de sécurisation ont déjà été entrepris en 2018, avec la construction d'un canal de 270 mètres de long, pour favoriser l'écoulement des eaux. ADT avait investi 230 millions pour ces travaux.
Enfin, outre le problème des transports pour la section 3, le candidat de Heiura Les Verts, Maxime Hauata, a abordé la problématique du traitement des déchets. Il estime que "le Pays a un statut obsolète" et souhaite une réforme basé sur l'article 18 du préambule de la Constitution, qu'il résume et interprète personnellement en tant qu'"obligation de la France à accompagner vers l'indépendance les peuples qu'elle a à charge".
Mais que dit réellement l'article 18 ? Extrait :"Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s'administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propres affaires ; écartant tout système de colonisation fondé sur l'arbitraire, elle garantit à tous l'égal accès aux fonctions publiques et l'exercice individuel ou collectif des droits et libertés proclamés ou confirmés ci-dessus."
Décentraliser et désenclaver
C'est un point sur lequel se rejoignent Pauline Niva du Tavini et Tauhiti Nena du Hau Maohi. Les deux candidats ont abordés deux axes. Tout d'abord, celui de la santé pour désengorger l'hôpital public de Taaone. Pour le Tavini, il faudrait délocaliser dans les archipels en y construisant des hôpitaux, afin que ces populations puissent bénéficier des mêmes services qu'à Tahiti, car selon la candidate du parti indépendantiste, cela "peut encourager la population à retourner dans leurs îles". Du côté du Hau Maohi, le projet de la clinique de Punaauia devrait être repensé et être mis en place à Papara ou à Tautira, afin de désengorger la zone urbaine de Mahina à Paea.
Deuxième axe abordé, celui de la jeunesse et de son avenir. Pour le parti indépendantiste, il s'agit de soutenir les dispositifs de création d'entreprises, notamment dans le domaine de l'agriculture et de la cuisine. Pauline Niva parle également de renforcer les dispositifs de relogement dans les îles, afin d'encourager les jeunes à y retourner. Seule idée évoquée pour cela, trouver du foncier pour construire.
Le Hau Maohi lui, mise sur la relance de l'économie et de projets dans les autres archipels comme les Tuamotus, les Australes ou les Marquises, afin de permettre aux jeunes de retourner dans leurs îles pour travailler.