Nicole Sanquer a des raisons de sourire. Son parti est arrivé troisième, dimanche soir, à l'issue du premier tour des élections territoriales, avec 14,53% des voix. Et hier, le conseil politique du A here ia Porinetia, l'a désignée comme candidate à la présidence du Pays. Invitée de la matinale radio de Polynésie la Première, ce matin, Nicole Sanquer s’est déclarée « honorée » du choix qui a été fait. Pour la candidate, « c’est assez historique », et sa candidature répond, selon elle, à une demande de la population rencontrée sur le terrain.
La présidente du parti vert et blanc a confirmé avoir rencontré, lundi, Gaston Flosse, du Amuitahiraa o te nunaa maohi, seule liste non qualifiée pour le second tour à pouvoir fusionner avec une liste qui a dépassé les 12,5% des suffrages. Ils ont discuté de la plateforme autonomiste que le parti orange s’apprêtait à former avec le Tapura Huiraatira. L’ancienne ministre de l’Education du gouvernement Fritch a expliqué les raisons pour lesquelles, son parti n’a pas souhaité rejoindre ses anciens collègues. « On prône une plateforme autonomiste mais quand on voit qui est à l’intérieur, c’est plus une plateforme d’opportunistes, parce que nous ne sommes pas amnésiques, nous savons que ces personnes de la plateforme autonomiste se sont disputées, presque insultées, pendant ces dix ans, et au nom de l’autonomie, finalement, on revient tous ensemble et on fait croire à la Polynésie et aux Polynésiens que tout va bien se passer au nom de l’autonomie » a indiqué Nicole Sanquer.
C’est une alliance d’opportunistes pour garder à tout prix le pouvoir.
Nicole Sanquer, présidente du A here ia Porinetia, sur l'alliance autonomiste.
Toujours concernant sa rencontre avec Gaston Flosse, « À aucun moment nous n’avons parlé du projet de la Polynésie française pour ces cinq prochaines années, déplore Nicole Sanquer, au contraire, on a parlé de postes, de places à l’Assemblée, de places au gouvernement, et je trouve que c’est un manque de respect par rapport aux Polynésiens. Cette campagne, nous l’avons menée pour retrouver la confiance des Polynésiens, et là, malheureusement, les dernières tractations, c’est le théâtre que finalement rien ne change, on reprend les mêmes recettes et surtout, on fait croire à la Polynésie que le sujet de ces élections c’est l’autonomie contre l’indépendance, on vient biaiser l’objectif de ces élections ». Selon elle, la population est « écœurée de toutes ces promesses, tous ces engagements non tenus et là, on assiste à un coup de poker pour garder le pouvoir à tout prix ». Face à cette nouvelle alliance, Nicole Sanquer considère sa liste A Here ia Porinetia comme « l’alternative autonomiste »
Un projet de société
La liste du A here ia Porinetia pour le second tour a été déposée, hier, au Haut-Commissariat, elle ne présente aucun changement par rapport au prmier tour. La candidate dit vouloir recentrer le débat autour d’un nouveau projet de société, « notre slogan c’est Votez pour vous, on demande aux Polynésiens de choisir la société dans laquelle ils veulent évoluer, et c’est vrai que par nos mesures, nous avons proposé un projet innovant qui vient mettre fin à un système trop politisé ». « Stop au clientélisme, stop à l’inégalité des chances, stop aux injustices, nous avons cette expérience puisque nous avons été au gouvernement et nous avons été parlementaires, nous proposons des mesures réalistes et réalisables en cinq ans » indique Nicole Sanquer. Parmi ces mesures, celle contre la vie chère, qui consiste « pour retrouver du pouvoir d’achat, à baisser des taxes voire supprimer certaines, à baisser les impôts ». Seul moyen pour atteindre cet objectif, selon la candidate du A here ia Porinetia est de « réduire massivement les dépenses publiques », Nicole Sanquer estime que ce sont aux élus de montrer l’exemple. Et pour gagner ces élections, le A here ia Porinetia veut, notamment, aller chercher et convaincre les abstentionnistes à voter pour son projet de société.