Après les inondations à Mahaena, le réseau d'eau avait été détérioré, une passerelle emportée, et des maisons inondées. Comme celle de Maimiti Mataarere...cette mère de deux enfants espère obtenir une aide en matériaux. "Mes pinex sont en piteux état, j'aimerais les remplacer pour faire de nouvelles cloisons" explique-t-elle.
Ce lundi 8 janvier, difficile d’imaginer qu’il y a un mois, la paisible rivière de Faaiti était en furie.
Pour la première fois, l’eau est montée jusqu’au logement de Maimiti. Sa fille Candy en est encore toute retournée. "Je n'ai pas fait attention aux trucs matériels, j'ai surtout préparé nos affaires au cas où on ne puisse plus rien faire à la maison" confie-t-elle sur la réserve. La mère, plus attachée à l'électroménager, a tenté de sauver ce qui pouvait l'être. "J'ai relevé tous les fils électriques et je suis allée chercher mon mari pour porter mon congélateur comme j'ai de la nourriture dedans. L'eau est bien montée ! Je n'ai pas pû tout faire toute seule" raconte Maimiti.
Pour obtenir une aide de la part du pays, pas le choix il faut passer par la phase administrative. Ce n’est pas la première fois que Maimiti constitue un dossier, elle commence à maîtriser l’exercice. "Même si c'est long, on reste patients" dit-elle.
La commune de Maha’ena a répertorié au final 44 foyers sinistrés. Seule une famille de sept personnes devrait bénéficier d’un fare oph. Il faut dire que la maison avait été littéralement éventrée par la crue. "Lors des intempéries du 7 décembre, la moitié de la maison a été emportée par la rivière. La berge a été consolidée et les services OPH sont passés. [Cet habitant pourra bénéficier] d'une maison OPH" un peu plus loin de la rivière, pointe Mata Rupea, agent communal.
Dès le 11 décembre, Tahiti avait été déclarée en état de calamité naturelle. En matière de logement, l’oph a été désigné pour attribuer les aides financées par le pays. L’office polynésien de l’habitat avait estimé les aides à 700 millions de francs.
"Nous sommes allés sur le terrain et on se rend compte que toutes les personnes recensées ne sont pas forcément éligibles ou ne vont pas forcément faire de demandes de logement. Par conséquent, l'enveloppe qui a été communiquée va être fixée dans les semaines à venir. Sur les personnes recensées au mois de décembre et sur la base des listes qui ont été communiquées par les communes, par la suite, on est en train de chiffrer définitivement le budget que le Pays devra prévoir en complément ou dans le budget annuel du Pays" précise Oraihoomana Teururai, directeur de l'OPH.
Depuis quatre jours, tous les habitants sont à nouveau alimentés en eau. Quant à la passerelle emportée par les eaux, les travaux sont en cours...encore trois mois de patience et la centaine d’habitants situés sur le "motu" Faaitiropu retrouveront un accès sécurisé.