Violence chez les jeunes : comment la canaliser ?

La violence chez les jeunes, de plus en plus répandue.
Les violences en ligne continuent et se renforcent. Le phénomène se répand depuis l'apparition des réseaux sociaux. Le virtuel devient une vitrine à travers laquelle la violence n'a plus aucune barrière. Quelles sont les solutions mises en place pour y remédier ?

La violence gangrène la jeunesse polynésienne. Les réseaux sociaux participent à l’amplification du phénomène avec le partage de ces vidéos. Pour tenter de canaliser ces violences, la délégation pour la prévention de la délinquance, en partenariat avec la commune de Papeete et les forces de l'ordre organisent tous les mercredis depuis le 9 février dernier, des opérations "car-bass" dans les jardins du parc Paofai, durant lesquelles les jeunes peuvent faire des battles de danse et se défouler. 

« C’est net c’est net. Faut refaire ça pour les jeunes. Comme ça, on ne va pas se battre.(...)Tout le monde s’amuse. », témoigne l'un des jeunes.

Des solutions concrètes


Pour Teiva Manutahi, il s’agit de répondre aux besoins de la jeunesse qui erre dans la ville de Papeete après les cours : « si vous vous promenez, il n'y a pas de jeunes en ville. On a voulu les sortir de là bas et les amener ici. Ça veut dire qu’il faut qu’on puisse les encadrer, leur proposer des activités. Et on a choisi la musique. Parce que à partir du moment où les jeunes aiment les DJ, aiment les battles dance, ont un party box, ont investi dans du matériel audio, c’est ça l’outil et le vecteur. »

Et Patrick Bordes, adjoint au maire de Papeete en charge de la sécurité, de confirmer : « pour éviter qu’il y ait des débordements. Qu’il n’y ait pas parmi ces gens qui sont tranquillement assis là maintenant, en train d’écouter de la musique, des groupes extérieurs qui viennent pour les provoquer. On veut éviter cela, c’est pour cela que nous sommes présents avec ceux de la police nationale. »

 

Pour canaliser ces adolescents, des ateliers de MMA sont également proposés par le champion Keoni Terorotua. Il souhaite faire passer un message à cette jeunesse polynésienne : « si vous avez envie de vous battre, allez le faire dans des clubs. Faites ce que vous aimez. Si ce que vous aimez c’est de se battre, si vous avez envie de vous défouler. Les bonnes personnes vont savoir voir que tu as envie, vont savoir t’encadrer et te prendre même si tu n'as pas forcément les moyens financiers. »

 

En 2017, l’ex président de l’Assemblée Marcel Tuihani, avait déjà alerté les autorités du Pays sur ce phénomène de bagarres de rue. Aujourd’hui, il leur renvoie un courrier : « nous connaissons les raisons, les éléments qui stimulent malheureusement ce dérapage dans la violence. Le décrochage scolaire, les problèmes économiques auprès des familles qui ont du mal à subvenir aux besoins des enfants. Nous avons également les problématiques d'addictions aux drogues dures. Il faut que le gouvernement traite ce sujet avec une haute priorité. Avec une politique interministérielle. »

Il devient essentiel de coordonner l’action des pouvoirs publics en faveur de la jeunesse polynésienne. Dans ce sens, ce évènement au parc Paofai sera renouvelé chaque mercredi après-midi, sauf pendant les vacances scolaires.