Violences policières quartier Estall : les agents mis en examen et placés sous contrôle judiciaire

Un des quatre policiers mis en cause pour violences aggravées est présenté au juge d'instruction.
Les 4 policiers nationaux accusés d'avoir frappé une personne en situation de handicap vendredi 27 septembre, ont été mis en examen ce lundi pour violences aggravées, faux en écriture publique et placés sous contrôle judiciaire.

Les quatre agents de la DTPN987 ont été présentés ce lundi après-midi au juge d'instruction et au juge des libertés et de la détention, à l'issue de leur garde-à-vue.

Ils sont mis en examen pour violences aggravées, faux en écriture publique. Ils restent libres sous contrôle judiciaire, comprenant notamment l’interdiction d’exercer la profession de fonctionnaire de police.

Violences aggravées et faux

Samedi 28 septembre, le parquet avait ouvert une enquête pour violences aggravées en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique sur personne vulnérable, délit passible de 7 ans de prison.

Dans un premier temps, les policiers avaient consigné dans leur main courante, au retour de leur patrouille, qu'ils étaient intervenus quartier Estall à Papeete, suite à un appel au 17, pour porter assistance à une personne en situation de handicap. Ils avaient rapporté que l'individu, âgé de 48 ans et en fauteuil roulant était "peu coopératif", "blessé", et avait tenu "des propos outrageants à l'égard des policiers".

Selon un communiqué de la procureure de la République, ils avaient mentionné que l'intéressé s'était "blessé consécutivement à une chute survenue dans la rue, sans intervention extérieure. Cette main courante ne faisait aucune mention des faits révélés par la vidéo."

Or, dans une vidéo amateur rapidement partagée sur les réseaux sociaux, on voit distinctement, l'un des policiers, identifié comme un policier adjoint âgé de 27 ans, basculer le fauteuil roulant vers l'avant, faisant chuter l'homme face contre terre, puis lui assèner un coup violent au visage, faisant tomber la victime au sol.

Samedi 28 septembre, les quatre policiers (deux gardiens de la paix et deux policiers adjoints) avaient été placés en garde-à-vue. L'agent soupçonné d'avoir porté les coups aurait fait valoir, selon la procureure de la République, "que la victime était alcoolisée et ne cessait de les insulter. Les trois autres policiers présents confirmaient cette version des faits. Ils reconnaissaient tous les quatre que la main courante rédigée ultérieurement n'était pas conforme à la réalité."

Par ailleurs, ils sont tous les quatre mis à pied.

La victime, âgée de 48 ans, est blessée au visage, au bras et aux genoux et présente une ITT de 3 jours. Elle n'a, pour l'heure, pas déposé plainte ni été entendue, selon le Parquet.

La députée soulève la question de la constitution des patrouilles

Dans un post Facebook, la députée GDR Mereana Reid-Arbelot assure qu'elle interpellera le ministre de l'intérieur sur le ratio policiers titulaires/policiers adjoints.

"En effet, en métropole, il y a 60% de policiers titulaires pour 40% de policiers adjoints qui ont bénéficié de seulement 3 mois de formation. En Polynésie, c’est l’inverse : il y a 40% de policiers titulaires pour 60% de policiers adjoints." Dans ce cas de figure précis, la patrouille était consituée à 50% de policiers titulaires et à 50% de policiers adjoints.