Il faut marcher dans la broussaille pour enfin mettre le pied sur la première pierre du futur campus d’Oponuhu, seule trace d’un lycée pourtant très attendu par la population. Les travaux auraient dû commencer en novembre dernier…
Après la pose de la première pierre, l'herbe a eu le temps de repousser sans qu'aucun lycée ne voie le jour. Pourtant, « c’est un projet nécessaire pour le bien-être de nos étudiants, pour qu'ils étudient dans de bonnes conditions. Aller à Tahiti tous les jours, c’est épuisant » déplore Serge, habitant de Moorea. « C’est malheureux de voir les jeunes à 3 heures du matin attendre le bus pour faire le déplacement entre Moorea et Tahiti. Pour moi, c’était une très bonne chose, au moins qu’on pense aux étudiants » exprime à son tour Alex, habitant de Papetoai.
Des parents inquiets mais aussi des jeunes fatigués de faire la navette... Ils sont plus de 300 à se rendre tous les jours à Tahiti. Le temps perdu est irrattrapable et entache le potentiel des élèves. « Je n’étais plus motivée par rapport aux horaires, là je commence à reprendre petit à petit, j’essaye de m’habituer un peu » témoigne Heipua, lycéenne en seconde. Tepau, lui, est inscrit en terminale au lycée Diadème. « Depuis la seconde, j’ai rencontré beaucoup de difficulté pour entrer à l’internat, j’ai dû faire beaucoup de fois la navette. Pour les cours, c’est difficile à suivre » confie-t-il.
Trois pôles scolaires, 640 élèves pour un coût de près de 4 milliards xpf.
Les enfants, les étudiants, la jeunesse méritent qu’on investisse, pour plus tard surtout. Tavana a aidé le gouvernement deux ans, il s’est investi, c’était notre espoir à nous tous, offrir un lycée à nos enfants et les parents.
Elsa Keck, 1er adjointe au maire de Moorea-Maiao
Suspendu, le projet doit être réexaminé par le gouvernement Brotherson. Aujourd’hui, deux points, au moins, sont à revoir : le coût et la sécurité.