Pouvanaa a Oopa : toujours pas de procès en révision

Pouvanaa a Oopa a toujours souhaité la révision de son procés. Il ne l'a jamais obtenu de son vivant. A sa mort, sa famille a pris la suite du combat. Mais, quarante ans, jour pour jour, après sa disparition, ses enfants et ses petits-enfants sont toujours dans l'attente.

Pouvanaa a Oopaa toujours pas de procès

Lors de sa venue en février dernier, François Hollande avait déposé une gerbe sur la tombe de Pouvanaa a Oopa. Le chef de l'Etat s'était entretenu avec l'un de ses petit-fils, Sandro Stephenson, laissant espérer une issue favorable. Mais le dossier de révision est toujours entre les mains des enquêteurs explique ce dernier.

sandra stephenson


Pour Jean-Marc Regnault, un historien qui a signé un livre récemment sur Pouvanaa a Oopa, si la commission de révision a demandé une enquête supplémentaire, c'est que le dossier est recevable.

Jean Marc Regnault


Un documentaire sur le déroulé de l'enquête, réalisé par Jacques Navarro, est également en préparation. "Le film retrace les avancées du dossier pour arriver au dossier qui est arrivé à la Cour de cassation en 2014", explique l'historien.

film pouvanaa

 

Retour sur une affaire longue de plus de 30 ans


Accusé à tort d'avoir voulu incendier Papeete, Pouvanaa a Oopa a été condamné en 1959 à 8 ans de prison et à 15 ans d'exil. Grâcié, il est finalement rentré à Tahiti en novembre 1968, avant d'être amnistié un an plus tard et d'être élu sénateur en 1971. Pouvanaa Oopa a toujours demandé sa réhabilitation, soit la révision du jugement de 1959. Il n'a pas pu l'obtenir de son vivant.

Par la suite, une demande de révision par ses descendants déposée en 1988 a été rejetée par la Cour de cassation en 1995. Les descendants directs étant aujourd’hui décédés, la demande de révision ne peut émaner que du ministre de la Justice. En 2012, Nicolas Sarkozy, encore président de la République, annonçait l'ouverture du fonds d'archives. Lors de la campagne présidentielle, François Hollande promettait quant à lui la réouverture du dossier. 

Le 15 février 2013, l'Assemblée de Polynésie française a voté  à l'unanimité une motion en faveur de la révision du procès. La garde des Sceaux, alors Christine Taubira, a finalement saisi le 18 juin 2014 la commission de révision des condamnations pénales d’une requête en révision de cette condamnation.
Jacques Navarro Rovira, réalisateur