Le groupe Deleflie entend rajouter une nouvelle corde à son arc en se positionnant avec une dizaine d'autres investisseurs locaux pour le rachat de la majorité des parts de la compagnie réunionnaise Air Austral.
Michel Deleflie, le président du groupe, a accordé à nos confrères du Quotidien une interview dans laquelle il fait part de ses intentions, ce vendredi 22 avril. Le dirigeant explique avoir entendu l'appel lancé par la présidente de Région Huguette Bello.
"La Réunion a besoin d'un véritable patriotisme économique", avait déclaré l'élue au mois de novembre dernier, alors que des salariés d'Air Austral manifestaient sous les fenêtres de la préfecture, à Saint-Denis, pour protester contre l'annonce d'un rapprochement possible avec Corsair, l'autre compagnie aérienne ultramarine.
Revoir le reportage de Réunion La 1ère :
A quel prix ?
Il n'est donc pas surprenant que la Pyramide inversée soutienne aujourd'hui cette proposition de rachat 100% réunionnaise. ""Nous ne pouvons qu'être satisfaits qu'Air Austral demeure une entreprise réunionnaise, a déclaré ce vendredi Huguette Bello au micro de Réunion La 1ère.
"Il n'y a pas que le groupe Deleflie, d'autres entreprises réunionnaises sont également impliquées", insiste l'élue. Les noms de plusieurs hommes d'affaires de la place circulent déjà. "Le groupe Deleflie n'est effectivement pas seul et n'est pas dominant dans ce projet", a confirmé de son côté Michel Deleflie au Quotidien, sans donner davantage de précisions.
Les acteurs du projet restent tout aussi discret s'agissant du montant proposé pour ce rachat. Une offre qui pourrait dépasser les 40, voire les 60 millions d'euros. Reste qu'un fonds d'investissement soutenu par l'Etat, Ace Aéro Partenaires, est lui aussi candidat en cas de mariage entre Corsair et Air Austral...
Seulement si l'Etat efface les dettes d'Air Austral
Le groupe Deleflie a pour sa part conditionné son offre à l'abandon des créances de l'Etat. Les dettes d'Air Austral étaient estimées l'an dernier à plus de 200 millions d'euros, dont 54 millions de dettes sociales et fiscales.
Pour rappel, au cours de ces deux dernières années, la compagnie réunionnaise a bénéficié de financements publics conséquents pour traverser la crise Covid : 120 millions d’euros ont été perçus sur 2020 et 60 millions d’euros sur 2021, sous forme de prêts garantis par l’Etat, de prêt d’actionnaire octroyé par la Région ou d’aide directe.
Pour la sauvegarde des 860 emplois
"Nous attendons que l'Etat nous entende comme l'Etat a entendu d'autres entreprises pour faire en sorte que toutes ces dettes soient remises", argumente encore Huguette Bello qui milite pour la sauvegarde des 860 emplois de la société.
Le groupe Deleflie est un acteur privé majeur de la santé à La Réunion avec Clinifutur (clinique de Sainte-Clotilde et celle des Orchidées au Port). Il est également présent dans l'optique avec ODB ou encore dans l'hôtellerie. C'est également l'un des plus importants employeurs de l'île.