Coléoptère des ruches : des renforts de l’Hexagone attendus intensifier la lutte

Des ruches contaminées par le coléoptère à La Réunion
Depuis le début du mois de juillet et l’apparition du petit coléoptère des ruches, les apiculteurs de La Réunion vivent des moments difficiles. Dans le Sud, des ruchers et des colonies ont été détruits après que le ravageur ait été détecté. Dans le Nord, pas détection mais l’inquiétude est bien présente.

En date du 25 juillet, La Réunion comptait 12 foyers confirmés positifs sont recensés :

  • 1 est à Saint-Pierre (rucher en provenance de Saint-Philippe)
  • 10 sont à Saint-Philippe
  • 1 est à Saint-Joseph.

Les foyers détectés positifs sont détruits afin d’éradiquer le ravageur pour éviter sa dissémination. Le petit coléoptère des ruches provoque l’affaiblissement ou la mort des colonies d’abeilles.

Une menace très sérieuse, les apiculteurs du Nord sont inquiets

L’amplification du phénomène pourrait avoir un impact majeur sur la filière apicole, et sur l’environnement notamment pour les secteurs dépendants des activités de pollinisation des abeilles, insiste la préfecture de La Réunion.

Le petit coléoptère des ruches a été détecté pour la première fois à La Réunion dans un rucher situé sur la commune de Saint-Pierre. Les zones Nord, Est et Ouest semblent épargnées pour le moment. Les apiculteurs du Nord sont cependant très inquiets.

Regarder le reportage de Réunion la 1ère :

Apiculture : panique dans les ruches

Des mesures drastiques pour enrayer le phénomène

Les autorités veulent rapidement enrayer le phénomène naissant pour préserver le cheptel apiaire et l’activité apicole réunionnaise. Des mesures de prévention, de surveillance renforcée et de lutte forte et rapide sont donc mises en œuvre par l’Etat et le Groupement de Défense Sanitaire.

Les colonies et le matériel des ruchers infestés sont détruits et un assainissement du sol est réalisé pour s’assurer de la destruction des larves éventuellement présentes. Une zone réglementée de 10 km de rayon avec visite des ruchers est mise en place, ainsi que des restrictions de mouvement.

Pour l’heure, les prospections menées sur les zones Nord, Est et Ouest n’ont pas conduit à la découverte d’autre coléoptère.

Des méthodes contestées par les apiculteurs

Les méthodes de lutte contre le petit coléoptère, particulièrement la destruction des ruches et des colonies, sont contestées par les apiculteurs. Certains d'entre eux considèrent que le brûlage ne suffira pas à éliminer le ravageur. La DAAAF avait mis en place la même procédure à l'arrivée du Varoa, et " il est toujours là ", souligne Paul Jean-François Vauldin, apiculteur. 

Avec la floraison des letchis et les ruches en transhumance, le petit coléoptère s'est peut-être déjà déplacé. Le risque est énorme qu'il soit ailleurs que dans le Sud. La réglementation prévoit qu'au-delà de huit communes contaminées, le brûlage des ruches n'est plus efficace, il est donc abandonné.

Le Groupement de Défense Sanitaire considère que, jusque-là, la bataille n'est pas perdue, l'infestation étant contenue dans le Sud-Est de l'île. L'insecte est présent en Italie, au Canada, à Hawaï, à Maurice, où règne le même climat, et en Australie, où on vit avec. Les méthodes de travail des apiculteurs ont en revanche évolué.

Des renforts de l'Hexagone pour intensifier les prospections

Les prospections dans les zones situées autour des ruchers infestés et sur le reste du territoire vont s’intensifier, des renforts nationaux vont venir conforter les moyens déjà engagés localement par la DAAF et le GDS.

Un appel à volontaires a ainsi été conduit auprès des services déconcentrés du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Il a pour l’heure recueilli plus d’une dizaine de candidatures d’agents de l’Hexagone. Une dizaine de ces agents devrait arriver dans les prochaines semaines.

Indemnisation et accompagnement pour les apiculteurs

La Chambre d’Agriculture de La Réunion a rapidement alerté les ministères et de l’Agriculture et des Outremer pour qu’un accompagnement technique et humain soit mis en place.

Les apiculteurs qui ont vu leurs ruchers dépeuplés et détruits sur demande de l’administration vont être indemnisés. Les expertises ont débuté le 20 juillet. Un accompagnement technique et humain est également mis en place auprès des apiculteurs dont les ruchers ont dû faire l’objet de destruction, assure la préfecture.

Tout apiculteur, professionnel ou amateur, constatant ou suspectant la présence du ravageur Aethina tumida doit en informer immédiatement le vétérinaire chargé du suivi de son rucher ou les services de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt : alimentation.daaf974@agriculture.gouv.fr ou 02 62 30 89 89 ou, le soir et le week-end, le service régional de la communication interministérielle au 02 62 40 77 77.