Pas de vacances anticipées pour les 15 élèves de la petite école de La Nouvelle, dans le cirque de Mafate. Ces derniers auront bien cours pour cette dernière semaine qui précède les grandes vacances de juillet-août. Une solution a en effet été trouvée pour fournir l'établissement en électricité.
Un groupe électrogène va être mobilisé pour alimenter l'école. Claudine Bénard, la directrice, peut ainsi enfin souffler. Déjà traumatisée par le terrible incendie survenu dans la nuit de vendredi à ce samedi 2 juillet, elle a désormais l'assurance de pouvoir terminer son travail avec ses élèves avant de partir sereinement en congé.
Une solution d'appoint
"Il restait des petites choses à faire, on avait encore prévu des activités avec les enfants, il y avait encore des ateliers qui devaient être mis en place avec une association. Tout ça serait tombé à l'eau s'il n'y avait pas eu école", confie-t-elle.
Car si EDF a indiqué qu'une solution avait été trouvée pour le dispensaire également privé d'électricité dans le secteur, le fournisseur d'énergie avait précisé dans le même temps que cela prendrait plus de temps pour l'école, "après un diagnostic technique". La mairie et l'académie ont donc trouvé une solution plus simple.
Pas de cours possible sans chauffage
Car sans électricité, pas de chauffage à granulés dans l'école alors que l’Inspection académique posait justement comme condition d’avoir du chauffage dans la classe pour la reprise des cours. Et c'est loin d'être un luxe dans ce village isolé au milieu des montagnes, au cœur du cirque de Mafate. Car comme le rappelle Claudine Bénard, "il fait 15 degrés dans la classe" en ce moment...
La directrice a vécu de très près ce terrible incendie. "Mon logement est à peu près à 10 mètres du local de l'ONF. Ce soir-là, vers 2h15, on a entendu de grosses détonations. On a ouvert les volets et on entendu "Au feu" et on vu le local de l'ONF complètement embrasé. Avec les moyens qu'on avait, on ne pouvait rien faire. On n'a que des tuyaux pour arroser le jardin. Le bâtiment était déjà quasiment complètement détruit", raconte-t-elle encore sous le choc.
Un drame évité de peu
Le feu qui serait parti de ce local s'est ensuite propagé à l'annexe de la centrale photovoltaïque à hydrogène d'EDF qui fournit donc en électricité l'école, le logement de fonction de la directrice, le dispensaire et l'ancien local de l'ONF désormais détruit. Par chance, les bonbonnes d'hydrogènes n'ont pas été touchées, tout comme la batterie et la pile à combustible servant au stockage de l'électricité produite par les panneaux.
"Le système de sécurité automatique de l’installation de production d’électricité à base de panneaux solaires et d’hydrogène, située à proximité du départ de feu, a bien fonctionné", a précisé EDF dans un communiqué.
Des habitants héroïques
Mais étant donné l'instabilité de l'hydrogène, la mini centrale aurait pu exploser et faire plusieurs victimes au vu des habitations se trouvant à proximité. Des habitants du village n'ont pourtant pas hésité à commencer à circonscrire l'incendie dès 3h30 du matin, en attendant l'arrivée des pompiers par hélicoptère à 6h.
"C'est certainement en grande partie grâce à eux que la centrale électrique n'a pas eu plus de dégâts", a d'ailleurs souligné le directeur régional de l'Office national des forêt Sylvain Léonard.