Dans les halles du grand marché de Saint-Denis, parmi les vendeurs majoritairement originaires de Madagascar, les discussions tournent forcément autour des élections présidentielles dont le 1er tour aura lieu le 16 novembre.
Au sein de la diaspora malgache, la répression des manifestants ne laisse évidemment personne indifférent. "Ca m'inquiète et ça me fait mal au coeur", réagit Robia, originaire de Majunga.
Emotion et crispations
Samedi 4 novembre, les dix candidats de l'opposition ont à nouveau tenté d’investir la Place du 13 Mai, lieu symbolique de la contestation à Madagascar, avec leurs partisans. Mais ils ont tous été repoussés par les forces de l’ordre. Jean Jacques Ratsietison, l'un des candidats, a d'ailleurs été arrêté lundi 6 novembre par les forces de l’ordre pour être interrogé.
Et même ici, à 900 km de la Grande île, la question de la nationalité du président sortant Andry Rajoelina, naturalisé Français en 2014, est un sujet de crispation. "Lui, c'est pas un Malgache !", peste Jano.
Les expatriés ne peuvent pas voter
Les expatriés malgaches grognent et sont parfois divisés sur l'avenir politique de leur pays, alors même qu'aucun d'eux n'aura la possibilité de voter pour ces élections depuis La Réunion.
"A La Réunion, comme ailleurs", précise d'ailleurs Dany Mivan, le président de l’association "Mada 6", qui fait la promotion de la culture malgache à la Réunion. "En dehors de Madagascar, les Malgaches ne votent pas !"
Une diaspora majoritairement dans l'opposition ?
Pour Dany Mivan, "c'est un regret pour ceux qui veulent avoir la main sur le destin du pays sachant que la plupart du temps, les gens de la diaspora sont dans l'opposition". Une opposition qui reste donc sans voix.
La préfecture de La Réunion confirme n'avoir reçu aucune demande du consulat de Madagascar quant à l'ouverture d'un bureau de vote pour le 1er tour.