En octobre 2019, Emmanuel Macron promettait la fin de l’ "exception réunionnaise" en matière de gestion de la leucose bovine. Un arrêté ministériel vient d’être pris en ce sens, afin de permettre l’éradication de la maladie comme partout ailleurs sur le territoire national.
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La législation nationale ne s’appliquait pas à La Réunion jusque-là en matière de gestion de la leucose bovine. Impossible dans ces conditions d’éradiquer la maladie, pourtant fortement présente au sein des cheptels réunionnais. Une inégalité qui semble désormais corrigée.
Le ministre de l’agriculture a pris un arrêté ministériel, publié au journal officiel de ce samedi 13 juin, permettant une gestion des cas de leucose bovine à La Réunion identique à celle du territoire hexagonal, indique ce matin la préfecture.
Le 25 octobre dernier, en visite officielle dans le département, le président de la République déclarait :
Une nouvelle phase de gestion de la crise va donc pouvoir démarrer, une phase opérationnelle, pour tendre vers l’objectif "zéro Leucose" fixé par le président de la République.
Dans un communiqué de la préfecture, il est ainsi précisé que les services de l’Etat pourront désormais accompagner les élevages détenteurs d’animaux porteurs dans une démarche d’éradication de la leucose par la voie de mesures de police sanitaire identiques à celles pratiquées sur le territoire hexagonal.
Jusque-là, La Réunion restait le seul département français où les animaux atteints de leucose bovine n’étaient pas systématiquement abattus, comme c’est pourtant le cas partout en France hexagonale. Les élevages ne contenant aucun animal porteur de la maladie se verront attribuer la qualification "indemne de leucose".
Selon les autorités, les animaux porteurs de la leucose bovine ont pu être identifiés grâce à des campagnes obligatoires de prélèvements sanguins pratiquées depuis 2018. Ils seront progressivement remplacés par des animaux non-porteurs de la maladie et élevés sur le territoire de La Réunion.
C’est ce que prévoyait le "plan global de maîtrise sanitaire" évoqué en juillet 2019 par l’Etat, le conseil départemental et les professionnels de la filière laitière, et annoncé par le préfet de La Réunion le 5 juin 2020, soit un an après, lors de la présentation de son plan de relance économique de La Réunion.
A l’époque, en pleine tourmente, l’Etat devait faire face à une situation de crise au sein de la filière. De nombreux éleveurs ayant perdu leurs bêtes de la maladie espéraient enfin se faire entendre auprès des autorités.
L’arrêté de 1990, en vigueur au niveau national, prévoit que lorsqu’un animal est atteint de la leucose bovine, il soit marqué, isolé, puis abattu. Il précise les mesures administratives et techniques, et les modalités d’intervention de la police sanitaire dans ce cas précis.
Or, le nouvel arrêté, qui vient d’être publié, permet seulement la gestion vétérinaire. Selon Annie-Claude Abriska, cela signifierait que lorsqu’un animal atteint sera identifié, il faudra attendre l’instruction du ministre de l’agriculture pour que les mesures soient appliquées.
De plus, il faudrait également attendre la mise en œuvre de bonnes pratiques d’élevage et des mesures de lutte contre les insectes vecteurs. Mais qui définira les critères de ces bonnes pratiques par exemple, demande la présidente de l’ADEFAR.
Annie-Claude Abriska, la présidente de l’ADEFAR, répondait aux questions de Gaëlle Malet dans le journal télévisé de 19h de Réunion la 1ère.
Depuis de nombreuses années, des éleveurs dénoncent la gestion de la leucose bovine à La Réunion. Certains parlent ainsi de scandale sanitaire, parmi lesquels les membres de l’ADEFAR, l’association de défense des agriculteurs de La Réunion. Il faut dire que les discours des autorités au sujet de cette maladie qui touche les bovins ont parfois été particulièrement flous.
Plus récemment, en novembre 2019, la justice, restée muette sur le sujet pendant de longues années, s’est prononcée sur le cas d’un cheptel contaminé par la leucose bovine et a estimé que la responsabilité de la coopérative laitière, la Sicalait, était engagée.
A grand renfort de communication, tout a été fait pour rassurer le consommateur, parfois même jusqu’à minimiser la présence ou encore les conséquences de la maladie. Les autorités soutiennent, aujourd’hui encore, que la leucose bovine ne présente pas de danger pour les consommateurs et ne se transmet pas à l’homme.
Le ministre de l’agriculture a pris un arrêté ministériel, publié au journal officiel de ce samedi 13 juin, permettant une gestion des cas de leucose bovine à La Réunion identique à celle du territoire hexagonal, indique ce matin la préfecture.
L’ "exception réunionnaise"
Le 25 octobre dernier, en visite officielle dans le département, le président de la République déclarait :
" Nous ferons disparaître progressivement cette « exception réunionnaise » qui conduit à ce que la réglementation nationale plus protectrice ne s’applique pas à La Réunion ".
Une nouvelle phase de gestion de la crise va donc pouvoir démarrer, une phase opérationnelle, pour tendre vers l’objectif "zéro Leucose" fixé par le président de la République.
Dans un communiqué de la préfecture, il est ainsi précisé que les services de l’Etat pourront désormais accompagner les élevages détenteurs d’animaux porteurs dans une démarche d’éradication de la leucose par la voie de mesures de police sanitaire identiques à celles pratiquées sur le territoire hexagonal.
Jusque-là, La Réunion restait le seul département français où les animaux atteints de leucose bovine n’étaient pas systématiquement abattus, comme c’est pourtant le cas partout en France hexagonale. Les élevages ne contenant aucun animal porteur de la maladie se verront attribuer la qualification "indemne de leucose".
Un plan global de remplacement
Selon les autorités, les animaux porteurs de la leucose bovine ont pu être identifiés grâce à des campagnes obligatoires de prélèvements sanguins pratiquées depuis 2018. Ils seront progressivement remplacés par des animaux non-porteurs de la maladie et élevés sur le territoire de La Réunion.
C’est ce que prévoyait le "plan global de maîtrise sanitaire" évoqué en juillet 2019 par l’Etat, le conseil départemental et les professionnels de la filière laitière, et annoncé par le préfet de La Réunion le 5 juin 2020, soit un an après, lors de la présentation de son plan de relance économique de La Réunion.
A l’époque, en pleine tourmente, l’Etat devait faire face à une situation de crise au sein de la filière. De nombreux éleveurs ayant perdu leurs bêtes de la maladie espéraient enfin se faire entendre auprès des autorités.
Une égalité "en apparence", selon l’ADEFAR
Si les propos du préfet de La Réunion semblent confirmer l’application de la réglementation à La Réunion dans les mêmes conditions que dans l’Hexagone, pour la présidente de l’ADEFAR, Annie-Claude Abriska, la réalité du texte est autre.L’arrêté de 1990, en vigueur au niveau national, prévoit que lorsqu’un animal est atteint de la leucose bovine, il soit marqué, isolé, puis abattu. Il précise les mesures administratives et techniques, et les modalités d’intervention de la police sanitaire dans ce cas précis.
Or, le nouvel arrêté, qui vient d’être publié, permet seulement la gestion vétérinaire. Selon Annie-Claude Abriska, cela signifierait que lorsqu’un animal atteint sera identifié, il faudra attendre l’instruction du ministre de l’agriculture pour que les mesures soient appliquées.
De plus, il faudrait également attendre la mise en œuvre de bonnes pratiques d’élevage et des mesures de lutte contre les insectes vecteurs. Mais qui définira les critères de ces bonnes pratiques par exemple, demande la présidente de l’ADEFAR.
Annie-Claude Abriska, la présidente de l’ADEFAR, répondait aux questions de Gaëlle Malet dans le journal télévisé de 19h de Réunion la 1ère.
Itw Annie-Claude Abriska, présidente de l'ADEFAR
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Un scandale sanitaire pour l’ADEFAR
Depuis de nombreuses années, des éleveurs dénoncent la gestion de la leucose bovine à La Réunion. Certains parlent ainsi de scandale sanitaire, parmi lesquels les membres de l’ADEFAR, l’association de défense des agriculteurs de La Réunion. Il faut dire que les discours des autorités au sujet de cette maladie qui touche les bovins ont parfois été particulièrement flous.
Plus récemment, en novembre 2019, la justice, restée muette sur le sujet pendant de longues années, s’est prononcée sur le cas d’un cheptel contaminé par la leucose bovine et a estimé que la responsabilité de la coopérative laitière, la Sicalait, était engagée.
A grand renfort de communication, tout a été fait pour rassurer le consommateur, parfois même jusqu’à minimiser la présence ou encore les conséquences de la maladie. Les autorités soutiennent, aujourd’hui encore, que la leucose bovine ne présente pas de danger pour les consommateurs et ne se transmet pas à l’homme.