Un premier cas confirmé de la variole du singe vient d'être confirmé dans le département ce 14 septembre par l'Agence régionale de La Réunion. Il s'agit d'un homme qui rentre tout juste d'un séjour en métropole et dont l'état de santé n'inspire pas d'inquiétude, a précisé l'ARS dans un communiqué transmis cet après-midi.
Un cas importé
"Il s'agit d'un cas qu'on considère comme importé : une personne qui est revenue très récemment de métropole et qui a eu un contact avec un cas confirmé dans un délai compatible avec la période d'incubation du virus", précise le Dr Olivier Monpierre, médecin responsable de la cellule de veille et d'alerte et de gestion sanitaire à l'ARS.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Pas de discours alarmiste
"L'association de symptômes évocateurs et du contact avec un cas confirmé en métropole ont permis de classer ce cas en cas probable et cette personne a fait l'objet d'un prélèvement qui a été analysé au laboratoire du CHU Nord et dont on a eu les résultats -positifs- cet après-midi".
Pas de discours alarmiste, pour autant, du côté des autorités sanitaires. Le Dr Olivier Monpierre confirme qu'une enquête épidémiologique a été lancée mais celle-ci reste somme toute classique.
Les cas contact recensés
"Cette personne (qui a été confirmée positive à la variole du singe, ndlr) est actuellement en isolement pendant toute la durée de la maladie, qui peut aller de deux à quatre semaines jusqu'à la guérison complète, indique le responsable. Pour le moment, toutes les personnes qui ont été identifiées comme cas contact avec le cas confirmé, on les recense et on on leur conseille de se faire vacciner".
"Maintenant, si on a des symptômes que l'on pense être évocateurs de la variole du singe, on contacte son médecin traitant ou le centre 15 de manière à avoir l'avis d'un infectiologue".
Seulement 20 décès dans le monde
Interrogé également par Réunion La 1ère, le professeur Patrick Mavingui, microbiologiste et directeur de recherches au CNRS, estime que "l’inquiétude est justifiée mais par contre, pas de panique".
"Il y a plus de 50 000 cas dans le monde, et il n’y a qu’une vingtaine de personnes décédées". Dès le mois de mai dernier et l'apparition des premiers cas en Europe, le Professeur Mavingui avait rassuré sur "le risque de contagion ou de pandémie extrêmement faible" de cette maladie.
Regardez l'interview du professeur Patrick Mavingui sur Réunion La 1ère :
La vaccination possible après l'exposition
Comme le souligne Dr Monpierre, la vaccination contre la variole reste d'ailleurs possible jusqu'à 14 jours après l'exposition au virus. "Et celle-ci limite drastiquement le risque de voir se développer la maladie", précise-t-il encore alors qu'à ce jour, 250 injections ont été réalisées à La Réunion.
"Le vaccin contre la variole a une très bonne efficacité contre la variole du singe car ce sont deux virus qui sont apparentés. Les deux vaccins utilisés à La Réunion ont un bon profil de tolérance", indique encore le Dr Monpierre. Le mieux étant de se vacciner de façon préventive.
3 833 cas de variole et aucun décès en France
Au 12 septembre 2022, 3 833 cas de variole ont été recensés en France et aucun décès n’a été signalé à ce jour. Par ailleurs, "96 % des cas pour lesquels l'orientation sexuelle est renseignée sont survenus chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH)", apprend-on sur le site dédié de Santé Publique France.
Quid du mode de transmissions ? Le virus se propage principalement par contact direct de peau à peau avec un malade, mais il peut aussi y avoir une contamination en milieu familial par échange par exemple de linge de toilettes ou de draps, mais le risque est dans ce cas-là est extrêmement faible.
Pour rappel, la vaccination est recommandée pour :
- les personnes qui ont eu un contact à risque avec une personne malade,
- les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans, dans les deux cas, multipartenaires,
- les travailleurs du sexe,
- les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.