Réforme des retraites : les manifestants et les députés réunionnais mobilisés "jusqu’au dernier moment"

Grève contre la réforme des retraites : le convoi de véhicules parti à 9h30 de Saint-Pierre est arrivé deux heures plus tard à Saint-Denis
Dernière ligne droite pour la réforme des retraites. Le Sénat, puis l’Assemblée nationale doivent se prononcer ce jeudi 16 mars pour l’adoption du texte de loi. Reste à savoir si le gouvernement aura recours à l’article 49.3 de la Constitution. Les opposants réunionnais à la réforme restent déterminés.

Dernières heures avant l’épilogue politique de la réforme des retraites. Après des semaines de débat, et 8 journées de manifestations, le texte finalisé hier en Commission mixte paritaire a été soumis au vote du Sénat ce jeudi 16 mars au matin, heure de Paris.

Le sénat puis l’Assemblée nationale

Sans surprise, les Sénateurs ont confirmé leur position en faveur du projet de loi porté par le gouvernement Borne, avec 193 voix pour, 114 voix contre et 38 abstentions. Reste désormais l’étape de l’Assemblée nationale. L’examen du texte de la réforme des retraites est prévu à partir de 15h, heure de Paris.

Reste à savoir si le gouvernement prendra le risque de soumettre son texte au vote des députés, ou s’il brandira une fois encore l’article 49.3 de la Constitution pour adopter sans vote sa réforme des retraites.

Les députés de La Réunion opposés à la réforme des retraites

Du côté des parlementaires de La Réunion, la position des 4 sénateurs réunionnais est claire. Ils avaient en effet voté pour la réforme des retraites lors du premier vote du Sénat, dans la nuit du 8 au 9 mars.

Une position différente de celle des députés réunionnais, qui en février n’ont pu se prononcer, le gouvernement ayant utilisé l’article 47.1 pour abréger les débats à l’Assemblée nationale et ainsi saisir le Sénat sans vote des députés. Les élus réunionnais pourront-ils voter, ce jeudi 16 mars, le texte remanié par la Commission mixte paritaire ?

Nathalie Bassire, la seule des députés réunionnais à ne pas faire partie de la NUPES, votera contre la réforme des retraites si le texte est soumis à l’Assemblée nationale. La députée de La Réunion a déclaré, ce jeudi 16 mars au matin sur Réunion la 1ère, qu’elle tente d’influencer ses collègues pour " leur dire que ce n’est pas une réforme qui est juste ". Elle avoue n’avoir pas échangé avec les sénateurs de La Réunion qui ont voté en faveur du texte.

Possibilité d’un recours au RIP, à la motion de rejet ou encore à la motion de censure

Frédéric Maillot, député de La Réunion, membre de la NUPES, réaffirme son intention de voter contre cette réforme des retraites. Il estime que l’Etat est dans " l’acharnement ", " ne pas entendre cette population qui grogne de mécontentement face à cette réforme impopulaire, injuste et antidémocratique ".

Réforme des retraites : itw du député Frédéric Maillot

 

Frédéric Maillot n’exclue pas, si le texte venait à être adopté, le recours à l’article 11 de la Constitution, à savoir le RIP, le Référendum d’Initiative partagée. 185 députés doivent d’abord voter en ce sens, puis 5 millions d’électeurs votent également en faveur.

En cas de passage en force de l’Etat avec le recours de l’article 49.3 de la Constitution, les députés pourront recourir à une motion de censure, précédée d’une motion de rejet.

Les manifestants restent mobilisés

En attendant, les opposants à la réforme des retraites restent mobilisés. Au niveau national, de nombreuses corporations mènent des actions, tandis que les manifestations se poursuivent. Hier, mercredi 15 mars, l’intersyndicale nationale a appelé à une nouvelle journée de mobilisation.  

Un énième appel relayé à La Réunion, où les manifestants se mobilisent ce jeudi 16 mars encore. L’opération "Port Mort" se poursuit, pour son 3ème jour, au Port Est. Les militants de l’intersyndicale locale sont réunis devant la préfecture à Saint-Denis depuis la mi-journée, après une "opération escargot" depuis Saint-Pierre le matin.

A 15h30, heure de Paris, l’intersyndicale nationale doit prendre la parole lors d’une conférence de presse. L’intersyndicale de la Réunion donnera ensuite une conférence de presse pour relayer les actions qui pourraient être envisagée en fonction de l’évolution du texte de loi à l’Assemblée nationale. Un appel au rassemblement y a été lancé pour 17h.

L’intersyndicale se " battra avec toutes les armes possibles "

L'intersyndicale locale est déterminée à poursuivre le combat jusqu’au bout, " quoiqu’il en coûte ", déclare Joseph Magdeleine du syndicat FO Transport, membre de l’intersyndicale. Il ajoute : " nous on ne lâchera pas l’affaire, jusqu’au dernier moment on restera mobilisés et on se battra avec toutes les armes possibles ".

La responsabilité de ce qui va se passer ce soir après 17h, après la décision de l’Assemblée nationale, incombera entièrement au gouvernement.

Joseph Magdeleine du syndicat FO Transport, membre de l’intersyndicale de La Réunion