Expulsé "par erreur" de La Réunion, le jeune Rusgan est rentré par avion à La Réunion, dans la nuit de vendredi à ce samedi 7 octobre, après deux escales à Dubaï et à Maurice, depuis Colombo, la capitale du Sri Lanka. Une nouvelle accueillie avec soulagement par ses soutiens de l'association Réunion Solidarité Migrants.
Le 18 septembre dernier, au petit matin, le jeune Rusgan avait été renvoyé dans son pays, par avion, avec six autres migrants sri-lankais, alors que son dernier recours, en référé-liberté, devait être examiné l'après-midi même, par le tribunal administratif de Saint-Denis.
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Une injonction de retour du tribunal
Saisie, la juridiction administrative avait donné raison au jeune sri-lankais défendu par l'avocate Nacima Djafour, et le juge avait prononcé une ordonnance d'injonction de retour adressé aux services de la préfecture qui ont donc dû réorganiser le retour du Sri-Lankais.
Cette décision du tribunal administratif de Saint-Denis avait sonné comme un camouflet pour les services de la préfecture de La Réunion qui avaient rapidement fait savoir qu'ils réfléchissaient à un recours pour contester la décision du tribunal.
"Il avait épuisé tous ses droits", selon le préfet
Interrogé en direct sur Réunion La 1ère, le préfet Jérôme Filippini se refusait toujours à parler d'un "couac", à la veille du retour de Rusgan, vendredi 6 octobre.
"Il avait épuisé tous ses droits. Et au tout dernier moment, lorsque nous nous apprêtions à le faire partir, il a déposé un nouveau recours sur lequel on a jugé qu’il n’y avait pas d’éléments suffisants. Le tribunal a jugé différemment", a résumé le représentant de l'Etat.
Revoir l'interview du préfet Jérôme Filippini sur Réunion La 1ère :
Expulsé avant son audience devant le tribunal
La préfecture avait déjà réagi après l'expulsion de Rusgan, expliquant que le ressortissant sri-lankais se trouvait "en situation irrégulière sur le territoire français", qu'il avait "déposé une demande d'asile qui a été rejetée par l'OFPRA", et que son recours devant la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) avait également été rejeté. D'où l'obligation de quitter le territoire français prononcée à son encontre.
Reste qu'Audrey Clausse, la présidente de Réunion Solidarité Migrants, soutient, elle, avoir averti la préfecture et en particulier la Police aux frontières, de la tenue d'une ultime audience en référé-liberté devant le tribunal administratif de Saint-Denis, dans les heures qui ont précédé l'embarquement de Rusgan dans un avion à l'aéroport de Roland-Garros.
Et la suite ?
Rusgan est arrivé libre et sans aucune escorte à La Réunion. Il a été pris en charge et accueilli chez un proche. Et il attend désormais que son recours soit enfin examiné par le tribunal administratif de Saint-Denis.