Mari Ridai-Mdallah était de retour devant la justice depuis ce mardi 2 mai, pour son procès en appel.
L'avocate générale a rendu ses réquisitions au bout des quatre jours d'audience ce vendredi 5 mai en milieu de matinée. C'est la perpétuité qu'elle a demandé à l'encontre du trentenaire, pour l'assassinat de Vanina Galais à Sainte-Marie, la nuit du 2 au 3 mai 2018, soit la peine maximale encourue.
En fin d'après-midi ce vendredi, le verdict de la cour d'appel a été rendu : Mari Ridai-Mdallah a été reconnu coupable de l'assassinat de Vanina Galais, et condamné à la perpétuité, suivant les réquisitions du parquet. Cette peine est assortie d'une période de sûreté de 22 ans et de 30 ans de suivi socio-judiciaire, avec interdiction de paraître à La Réunion.
Les précisions de Rahabia Issa sur Réunion La 1ère :
"La perpétuité ne doit pas être un sujet tabou"
Ces troubles de la personnalité et du comportement ne sont pas une maladie mentale, a plaidé l'avocate générale, qui estime que l'accusé doit être considéré comme responsable et rester en prison le plus longtemps possible. Une condamnation à la perpétuité ralentirait les remises de peine dont il pourrait bénéficier, estime le parquet.
Pour l'avocat de la partie civile, Me Fabrice Saubert, "la perpétuité ne doit pas être un sujet tabou, elle est permise par le code pénal, même en cas d'altération".
"Il a fait appel mais on ne sait pas vraiment pourquoi, si ce n'est pour se donner en spectacle et toujours prendre du plaisir à raconter ce qu'il a fait ce 2 mai 2018, de surcroît à une date anniversaire, rajouter de la souffrance à une famille qui a déjà suffisament souffert"
Me Saubert, avocat de la partie civile
L'avocat de Mari Ridai Mdallah Me Lenormand, en revanche, a plaidé l'abolition totale du discernement de son client qui est "un malade mental mythomane et mégalomane".
Déjà condamné à 30 ans de réclusion criminelle en 2022
Lors de ce nouveau procès, l'accusé a une nouvelle fois évoqué devant les proches de l'étudiante, et avec moult détails, les sévices qu'il a infligé à Vanina cette nuit-là. "Un malin plaisir sadique", pointe le parquet.
Le verdict devrait être connu en début d'après-midi ce vendredi.
Mari Ridai-Mdallah avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, avec une peine de sûreté de 20 ans par la cour d'assises en février 2022, mais avait fait appel de cette décision.
Une attitude violente
Aujourd'hui âgé de 34 ans, Mari Ridai-Mdallah affiche un état psychiatrique qui pose question. Déjà en 2018, la chambre d'instruction de la cour d'appel avait dû déterminer si l'auteur présumé des faits était apte à être jugé.
Mardi, au premier jour de son procès en appel, le trentenaire a affiché une attitude violente. Les agents de police lui ont demandé de se calmer, mais il s'en est pris à eux, nécessitant la suspension momentanée de l'audience.
"Une sauvagerie"
Il y a cinq ans, Vanina, 19 ans, étudiante en médecine, était sauvagement assassinée. La jeune fille avait été tuée de 17 coups de couteau. Le corps de la victime avait été retrouvé ouvert en deux sur le lit, vidé de son sang et ses organes.
Mari Ridai-Mdallah avait vu le diable en elle, selon ses dires, et s'était acharné. A l’époque, durant l’audience, un médecin s'était dit horrifié et avait expliqué "n’avoir jamais vu une telle sauvagerie".
Rentré de Mayotte où il avait consommé de la chimique, l’accusé avait expliqué que "Dieu lui avait demandé de tuer cette jeune fille avec un couteau pour sauver l'humanité". D'autres fois, il avait évoqué son intention de "la découper en petits cubes et la mettre dans une cocotte", dans un fantasme cannibale revendiqué.