Si les chrétiens célèbrent Pâques, avec le début du temps Pascal, la communauté tamoule de l'île vénère la déesse hindoue Draupadi, aussi connue sous le nom de Pandialé.
Après 18 jours de carême, les fidèles glorifient la pureté de la déesse Draupadi, qui n’a pas hésité à braver les flammes pour prouver sa fidélité.
Des fidèles dévoués
Environ 300 fidèles, venus des quatre coins de l'île, se sont réunis au temple de Gillot, à Sainte-Marie, pour vivre leur foi. Parmi eux, une cinquantaine de pénitents ont bravé les braises.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Marcher sur le feu pour prouver sa foi
"Zordi, i fait 55 ans mi marche dans le feu", dit rempli d'émotions André Parvedy, fidèle pénitent âgé de 73 ans. "Mwin la fait mon carême, mwin la mangé rienk' brèdes ek grains. Té dur, mais quand mi vois tout le monde i marche dans le feu, mon band' zenfants aussi i marche. Tout le monde lé là pour prier ensemble. C'est ça lé gayar", témoigne le gramoun.
En participant à cette traditionnelle marche sur le feu, les pénitents expient leurs péchés tout en prouvant leur dévotion.
Écoutez les précisions d'Adjaya Hoarau sur Réunion La 1ère :
Le tikouli est creusé à l'avance
Le tikouli, la fosse qui accueille le brasier, est creusé plusieurs jours à l’avance. Lors de la marche sur le feu, le site est sacralisé d’offrandes, notamment avec des noix de coco, des citrons et des épices. Des pétales de fleurs, en particulier des œillets malbars, viennent orner le tout.
Les femmes font le tour du brasier
Si les hommes marchent sur le feu, les femmes, elles, font le tour du brasier. Pour Julie, une jeune pénitente de 29 ans, c'était une grande première.
Entre stress et émotions, la jeune femme a vécu pleinement sa foi en faisant le tour du brasier.
J'ai ressenti beaucoup de choses. C'est inexplicable. Il y avait beaucoup de pleurs, beaucoup de rires. C'est que du bonheur.
Julie, pénitente
La marche sur le feu, "un sacrifice"
Lors de la période de carême, les dix derniers jours sont "très importants", martèle Radja Paquiri, fils de Christian Paquiri, Président du temple de Gillot.
"C'est le moment où on se rassemble tous les soirs au temple, où on prie vraiment beaucoup, où on mange tous ensemble. C'est aussi beaucoup d'entraide", explique Radja Paquiri.
Beaucoup d’ancêtres et de générations sont passés par ce temple. Des familles viennent de Saint-Paul, Saint-André, Saint-Benoît et Sainte-Rose. La marche sur le feu c’est un moment qu’il faut vivre. C’est un sacrifice que l’on fait. On traverse les braises pour se surpasser.
Radja Paquiri, fidèle pénitent
Draupadi, la déesse du feu et de la pureté
Dans la mythologie hindoue, la déesse Draupadi est connue pour avoir jailli du feu. Elle symbolise la pureté, la prospérité et la splendeur. Elle est remarquable par son regard sombre et fascinant et sa silhouette gracieuse. Elle enflamma le cœur d'innombrables princes.
Draupadi est aussi la déesse de la santé
À l’image de la déesse, les fidèles font le vœu de marcher sur le feu ou faire le tour du brasier pour honorer Draupadi. "Pandialé, nous prie à li aussi pour la santé. Elle i accorde à ou des promesses. Bon Dié i aide à nous, i faut nous croit en li", précise André Parvedy.
Le culte de Draupadi est présent en Inde, au Sri Lanka, à Singapour, en Malaisie, à Maurice et en Afrique du Sud.