Le comité de Médiation de La Réunion a remis une lettre au préfet de La Réunion ce samedi 22 avril. Il dénonce l’opération "Wuambushu" et demande "une issue pacifiste à cette situation" et "une meilleure coopération avec les Comores". Il appelle "la France à plus de dialogue et d’humanité".
Expulsions et destructions de bidonvilles
A Mayotte, la fin de Ramadan devrait coïncider avec le déclenchement d'une vaste opération de lutte contre l'immigration clandestine. Prévue lundi prochain, elle devrait amener à des expulsions massives et des destructions de bidonvilles.
"On a entendu que des Comoriens ont déjà commencé à détruire leurs maisons à Mayotte, assure Bruno Gavarri, secrétaire de la commission Outre-mer d’EELV, présent au rassemblement. Ils nous disent tous qu’ils reviendront".
"Ils sont déjà partis dans la nature"
"Vous croyez que les chefs de bande vont attendre ?, interroge pour sa part, Abdallah Mirghane, membre du comité anti- Wuambushu et ancien ambassadeur des Comores en France. Ils sont déjà partis dans la nature".
Le comité de Médiation de La Réunion dénonce cette opération "Wuambushu" qui prévoit de reconduire 10 000 sans-papiers vers les Comores. Situé à moins de 70 km de Mayotte, l’archipel a réitéré, hier, vendredi, son refus d’accueillir les expulsés.
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"Paix", "dialogue" et "respect du droit"
"Cette opération militaire qui va s’en prendre aux femmes et aux enfants, va attiser la haine entre les communautés, assure l’ancien maire de Saint-Denis, Gilbert Annette. Je crains que ce qui se passe empêche réconciliation et développement. Il faut la paix pour le développement de Mayotte et des Comores". "Ce qu’il nous faut c’est du dialogue et le respect du droit surtout", insiste Abdallah Mirghane, membre du comité anti- Wuambushu.
"Une menace islamiste"
En attendant, ces centaines d'agents des forces de l'ordre sont déployés dans l'archipel afin de réaliser ces expulsions massives d'immigrés illégaux. L’opération a "déjà commencé" dans le 101e département français, selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, interrogé sur Franceinfo, vendredi 21 avril.
Il a justifié cette opération par une menace islamiste. "Faux", répond Mohamed Bashrahil, professeur de mathématiques au Tampon et membre du collectif. "Ce n’est pas une réalité, l’Islam de Comores et de Mayotte est pacifiste, on crée du terrorisme qui n’existe pas", assure-t-il.
A Mayotte, des habitants redoutent que l'opération "Wuambushu" ne fasse exploser encore plus la violence. A l'inverse, des élus apportent leur soutien à cette opération, comme la députée mahoraise Estelle Youssouffa et le député LR Mansour Kamardine qui estime que c’est "la paix civile qui est en jeu". Quatre délégués du défenseur des droits sont sur place pour relever d’éventuels abus.