Roch Wamytan : “la méthode Darmanin n’est pas la bonne pour avancer”

Roch Wamytan, membre de l'Union Calédonienne.
Pour avancer sur l’avenir institutionnel, “il nous faut de nouveaux interlocuteurs, peut-être une mission dépêchée par le gouvernement français ou des profils tels que celui de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe”, estime Roch Wamytan. Aux yeux du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie, la méthode Darmanin n’est en tout cas pas la bonne. Il l’a dit après sa rencontre avec Edouard Philippe, ce vendredi.

Roch Wamytan et Edouard Philippe ont échangé pendant une heure, ce vendredi. Bilan ? Le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie apprécie toujours autant l'ancien Premier ministre. “J’étais vraiment très heureux de le rencontrer à nouveau”, confie-t-il aux journalistes après l'entrevue. 

Depuis plusieurs semaines, le maire du Havre, patron du parti Horizons, sillonne le pays pour “prendre le pouls” et déterminer ses chances de devenir président de la République en 2027. Depuis mercredi, il est en Nouvelle-Calédonie.

Sur plus d’une heure, j’ai parlé 55 mn, c'est dire sa capacité d’écoute.

Roch Wamytan, président du Congrès de Nouvelle-Calédonie

Effectivement, il est en campagne. Mais il ferait vraiment un bon Président, il a toutes les capacités pour ça. Et surtout, c’est quelqu’un qui nous plaît dans les discussions parce qu’il écoute beaucoup. C’est une fois qu’il a bien écouté, quand il a compris, qu’il avance. Les autres, ils écoutent deux minutes et pendant vingt minutes, ils nous assomment avec des diktats”, lance Roch Wamytan, vendredi, après sa rencontre avec le maire du Havre, patron du parti Horizons.  

Le cyclone Darmanin 

Il ne s'en cache pas, il aimerait bien le voir à la place du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. “Darmanin, à chaque fois qu’il arrive, il communique. Ce n’est pas possible de procéder comme ça.” En février, lors de sa dernière visite en Nouvelle-Calédonie, il a créé un “cyclone”, estime Roch Wamytan. "J’ai déjà eu l’occasion de lui dire : sa méthode n’est pas la bonne pour avancer dans les discussions. La preuve, elles sont bloquées avec lui.

Deux solutions à ses yeux pour renouer le dialogue : "repousser la réforme constitutionnelle" pour se laisser "le temps de se comprendre" et trouver “de nouveaux interlocuteurs, peut-être une mission dépêchée par le gouvernement français ou des profils tels que celui d’Edouard Philippe. 

Avec nos partenaires de l’Accord, on est allé très loin dans les discussions. C’est important qu’Edouard Philippe le sache.  

Roch Wamytan

Ensemble, ils ont beaucoup parlé de l’avenir institutionnel. “Je pense qu’il avait besoin de comprendre ce qui se passe. (...) C’est important qu’il sache que les discussions locales avancent, qu’elles ont permis des rencontres sur la question de l’avenir du pays. Je pense qu’il faut poursuivre malgré ce qu’il s’est passé au Congrès jeudi, avec le discours de madame la présidente Backès. Il faut continuer, c’est la seule voie possible pour nous.”