Réformer un système qui ne fonctionne plus, couper dans le mille-feuille administratif et institutionnel, c'est l'objectif affiché par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Piloté par le président, Louis Mapou, en déplacement à Tonga pour le Forum des îles du Pacifique, le plan "S2R" implique toutes les composantes politiques, indépendantistes et non-indépendantistes.
S2R, un acronyme pour "sauvegarde", dans l'immédiat, "refondation" à moyen terme, et "reconstruction", pour le futur.
Un changement de paradigme
Ce plan répond aussi aux exigences de l'État, qui conditionne ses aides structurelles à des réformes. Pour les membres du gouvernement, il s'agit même d'une refonte du système calédonien, avec un changement de paradigme. "On a besoin que la collégialité fonctionne. On a besoin d’associer l’ensemble de la société civile", insiste Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de la transition énergétique et du numérique. "Et de travailler à la fois sur le très court terme avec la sauvegarde, sur le moyen et le long avec la réforme et la reconstruction. On a besoin de réformes de fond pour la Nouvelle-Calédonie. Ce qu’il s’est passé était gravissime, il faut que la sécurité revienne, qu’on ait un cadre institutionnel qui soit dirigé vers l’avenir et un cadre économique qui soit attractif pour notre territoire."
Les Calédoniens appelés à donner leur avis
Le modèle économique et social, les institutions et le modèle sociétal actuels sont questionnés. Les secteurs du transport, de l'énergie, de la santé ou le système des retraites ne peuvent plus continuer en l’état, estime le gouvernement. Ses membres ont donc largement consulté les élus et la société civile.
Dès jeudi matin, et jusqu’au 29 septembre, un questionnaire sera mis en ligne sur le site du gouvernement. L’ensemble de la population est invité à s’exprimer et à faire des propositions. Celles, qui seront retenues, seront intégrées au plan gouvernemental. Enfin, une conférence sera convoquée fin septembre.
Le vote du budget devant l’Assemblée nationale
Un délai court qui doit coïncider avec le vote du budget devant l’Assemblée nationale. L'État étant un acteur majeur du plan S2R. "L’urgence absolue c’est l’extrême nécessité et les besoins de la Calédonie de pouvoir terminer l’exercice 2024 pour l’ensemble des institutions", détaille Yannick Slamet, membre du gouvernement en charge du budget et des comptes sociaux. "Ça va être douloureux pour tout le monde, mais on n’a pas le choix."
Il faut s’attendre à faire des sacrifices, je pense que ça sera un mauvais moment à passer, mais c’est vraiment nécessaire.
Yannick Slamet, membre du gouvernement en charge du budget et des finances
Yannick Slamet, membre du gouvernement en charge du budget et des comptes sociaux, était l'invité du journal radio ce mardi 27 août 2024. Il est revenu en détail sur les contours de ce plan. Il répond à Medriko Peteisi.