"Respectons le deuil kanak”, c’est ainsi que titre Le Monde sa tribune signée par 64 chercheurs et chercheuses universitaires. Ces spécialistes ont tous travaillé et/ou dirigé des recherches sur la Nouvelle-Calédonie. Dans des disciplines telles que : l’anthropologie, la démographie, le droit, l’économie, l’épidémiologie, la géographie, l’histoire, la linguistique, la littérature, la psychologie, la science politique ou encore la sociologie.
"C’est un retour en arrière qui évoque les heures sombres des événements"
Dans cette tribune, les 64 signataires expriment leur position quant au report du référendum : “Le 12 décembre, le troisième et dernier référendum prévu par l’accord de Nouméa sur l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté et à l’indépendance va se dérouler sans la participation du «peuple colonisé», selon les termes officiels du compromis signé par la France il y a vingt-trois ans.” Avant d’ajouter : “Un scrutin d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie sans les Kanak ? Ce n’est pas seulement une faute politique et morale : c’est un retour en arrière qui évoque les heures sombres des «événements» de 1984-1988”
Les chercheurs évoquent également l’image de la France dans le monde si le référendum du 12 décembre est maintenu : “Si le référendum a lieu le 12 décembre, la France sera à coup sûr pointée du doigt sur la scène internationale, la Nouvelle-Calédonie étant toujours sur la liste onusienne des territoires à décoloniser.”
Pour conclure cette tribune, les signataires interpellent Emmanuel Macron : “(...) M. Macron peut encore choisir la voie de l’apaisement, en repoussant le référendum à la fin 2022. C’est là le seul moyen d’éviter la radicalisation des camps en présence et de poursuivre une décolonisation inédite, à la fois démocratique et pacifique.” Pour l’instant, aucun groupe politique n’a réagi à cette tribune sortie dans la nuit.