Violences urbaines à La Réunion : le préfet interdit temporairement le port d'armes et les combats de rue

Jérôme Filippini, préfet de La Réunion
Le préfet de La Réunion Jérôme Filippini a pris des mesures renforcées pour lutter contre les violences urbaines constatées à divers endroits de l'île. Port et transport d'armes, mais aussi organisation de combats de rue, sont interdits à partir du vendredi 29 mars 2024.

L'appel des maires semble avoir été entendu. Réunis mercredi, ces derniers avaient réclamé notamment des mesures fortes du représentant de l'Etat, dont l'interdiction du port d'armes. 

Ce jeudi 27 mars, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, a communiqué de nouvelles interdictions, "mesures renforcées" pour lutter contre les troubles à l'ordre public. Le week-end dernier, le quartier de Bras-Fusil à Saint-Benoît avait été le théâtre de violences et de dégradations de véhicules. 

Les port et transport d'armes et munitions interdits

Premièrement, "le port et le transport d’armes, toutes catégories confondues, de munitions et de leurs éléments" sera interdit. Exception faite des "professionnels du secteur, des titulaires d’un permis de chasser, d’une licence de la Fédération française de tir ou de la Fédération française de ball-trap, justifiant de leur activité". 

Cette interdiction est valable pendant un mois du vendredi 29 mars 2024 à 18 heures, au lundi 29 avril 2024 à 8 heures du matin

Eviter les rixes armées

Cette interdiction de port d'armes vient répondre au constat de plusieurs infractions constatées sur l'espace public ces dernières semaines, explique la préfecture. Laquelle rapporte "des attroupements de groupes armés, en particulier de sabres, des rixes armées entraînant des blessés graves et des dégradations, l’enregistrement et la diffusion de vidéos menaçantes exhibant des armes".

L'organisation de combats de rue aussi interdite

Deuxièmement, la préfecture interdit "l’organisation des combats de rue". Pour rappel, la nuit du samedi 23 mars, c'est suite à une soirée "mouringué", des combats de rue, que les esprits s'étaient échauffés entre des clans rivaux, conduisant aux violences observées à Bras-Fusil

C'est pendant tout ce long week-end de Pâques que cette interdiction sera en vigueur sur tout le département, soit du vendredi 29 mars 2024 à 18 heures, au mardi 2 avril 2024 à 8 heures du matin. 

Deux blessés dont un grave à Bras-Fusil 

Selon la préfecture, deux personnes ont été blessées par des tirs par arme à feu lors de cet affrontement. Le pronostic vital de l'une d'elles est engagé.

Risque de représailles

L'interdiction de combats de rue tient ainsi à contrer de nouveaux combats, d'ores et déjà "annoncés dans plusieurs communes de l'île" au vu du risque de représailles possible. 

Attroupements et circulation bloquée samedi dernier

Au-delà des ces violences, le combat de rue samedi dernier à Saint-Benoît avait attiré une centaine de spectateurs et entraîné un blocage de la circulation, poursuit la préfecture. 

"Le 23 mars dernier, un combat de rue a été organisé au sein du quartier de Bras-Fusil à Saint-Benoît, impliquant la participation d’une centaine de spectateurs, entraînant le blocage de la circulation, puis occasionnant un affrontement entre bandes d’individus armés de barres de fer et de sabres. Deux personnes ont été blessées, dont une avec un pronostic vital engagé,  et une trentaine de véhicules dégradés"

Préfecture de La Réunion

Jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende

"Afin de prévenir de nouvelles violences, le représentant de l’État dans le département entend garantir la sécurité des biens et des personnes par des mesures qui permettent d’assurer la tranquillité, la sécurité et l’ordre publics"

Préfecture de La Réunion

Réunion entre le préfet et les élus la semaine prochaine 

Notons enfin que la semaine prochaine, vraisemblablement le 3 avril prochain, le préfet Jérôme Filippini réunira autour de lui les élus de La Réunion pour "échanger sur ces violences urbaines et construire ensemble une réponse concertée et un plan d’actions renforcées pour l’ensemble du département sur le volet répressif comme sur le champ de la prévention".

Une volonté qu'il avait fait connaître dès après les violences de Bras-Fusil.