A Wallis, le solaire se fait une place… au soleil

Le solaire de développe
Transition écologique et énergétique, lutte contre le réchauffement climatique, énergies douces et durables, respect de la nature, sortie des énergies fossiles, ensoleillement maximum… sont autant de raison pour le fenua de se tourner vers le solaire. Les projets se multiplient et s'accélèrent.

A Wallis et Futuna, comme dans de nombreuses îles du Pacifique voire les îles du monde entier, l'indépendance énergétique est un enjeu crucial, enjeu écologique et financier.

Chaque année, la production d'électricité pour Wallis et Futuna brûle des centaines de milliers de litres de fuel et brûle des centaines de millions de francs pacifiques.

Alors, les projets les plus structurants à Wallis, ce sont les fermes solaires, les deux dernières centrales (sur un total de trois, une par district) ont été inaugurées en mars dernier et pour donner une idée de l'importance stratégique, pour ce petit territoire, de telles infrastructures, les inaugurations ont été faites en grande pompes, Ministre délégué à l’Outre-mer, Préfet, PDG d'Engie Pacifique Sud, dignitaires, Coutumiers... tous étaient réunis pour couper le ruban bleu-blanc-rouge.

 

Jean-François Carenco, Ministre délégué chargé des Outre-mer et Takala, chef coutumier du village de Lavegahau (District de Mu'a)

La ferme solaire du district nord (Hihifo), par exemple, avec une puissance de 634 kWc produit plus de 900 Mégawatts heures par an ce qui équivaut à la consommation électrique annuelle de 200 foyers.

Bilan carbone pour l’environnement, on aura évité de relâcher dans l’atmosphère, chaque année, 600 tonnes de dioxyde de carbone (CO2).

Mais s’il y a bien un chiffre à retenir, c’est 2050, l’année prévue pour atteindre l’autonomie énergétique complète.

Si les fermes solaires sont le porte-étendard de cette politique volontariste de décarbonation, d’autres projets se montent en parallèle.

Par exemple, certains lieux de culte ont aussi basculé dans le 21ème siècle, l’emblématique cathédrale de Mata’Utu (capitale de Wallis) est passée, en partie, au solaire, d’autres lieux sacrés, aussi, passent au solaire comme le Palais Royal ou les fale fono (littéralement fale = maison et fono = réunion), ces bâtiments où traditionnellement se réunissent chefferie et population.

Plus prosaïque, et histoire de montrer l’exemple, les bâtiments publics voient aussi leurs toit recouverts de panneaux tels les bureaux de la circonscription de Mata’Utu, du trésor public, de l’administration supérieure. Pour cette dernière, l’inauguration a eu lieu il y a un peu plus d’un mois, ces panneaux auront coûté 22 millions de francs pacifiques, une goutte d’eau dans cet océan solaire.

Les tout nouveaux panneaux solaires installés à l’administration supérieure de Wallis et Futuna

Un effet boule de neige du solaire

Tomaso Pooi

société Vergnet

Enfin, depuis peu et avant que les particuliers ne soient embarqués dans cette mutation, ce sont les professionnels qui se tournent vers cette énergie qui devient rentable car le prix de l’électricité « fossile » à Wallis explose.

Ce 25 mai, une supérette du sud de l’île était en pleine finalisation de l’installation de panneaux solaires, à terme, cette superette sera 100% autonome et, avec un retour sur investissement de 5 ans, la rentabilité sera bientôt au rendez-vous : « nous espérons que cette première installation pour un magasin fera un effet boule de neige sur le territoire, explique le représentant de la société Vergnet qui installe ces panneaux solaires, Tamaso Pooi, quand les autres professionnels auront compris les vertus économiques de ces panneaux, ils y viendront. »

« Effet boule de neige » voire « tsunami » du solaire effectivement car les projets fleurissent, par exemple des lampadaires solaires vont être installés dans les villages et en bord de route du littoral, un atout de plus pour la sécurité mais aussi pour une politique touristique qui se dessine. Toujours dans ce même sillon d’un plan volontariste pour le développement touristique, la société Vergnet entend ouvrir d’ici quelques mois une agence de location de voitures 100% électriques, voitures particulières et utilitaires : « nos petites îles de Wallis et Futuna s’y prêtent à merveille » ajoute Tamaso Pooi qui précise : « nous avons anticipé l’arrivée de ces voitures électriques, les garagistes sont formés tout comme les pompiers car en cas d’accident, on doit pouvoir déconsigner la batterie en toute sécurité. »

On résout un problème, on en créé d’autres

 Alors le solaire est-il la panacée universelle qui permettra aux îles de Wallis et Futuna d’être écologiquement vertueux ?

C’est une question qui se pose car qui dit panneaux solaires, qui dit voitures électriques dit aussi nouvelles sources de pollutions, déchets du 21ème siècle (les panneaux et les batteries électriques) qu’il faudra savoir recycler. La gestion des déchets à Wallis et Futuna est une véritable problématique.

Voilà un nouveau casse-tête en perspective.