Absence de mutations et manque d'effectifs dans la police à La Réunion : l'UNSA tire la sonnette d'alarme

Police Nationale
Absence de mutations à La Réunion et constat de faits de violence en augmentation sur l'île poussent aujourd'hui le syndicat UNSA Police à alerter sur le manque d'effectifs au sein de la Police nationale. Il réclame la création d'une force zonale de police dans l'océan Indien, qui pourrait intervenir tant à La Réunion qu'à Mayotte.

Le 16 février dernier, la préfecture faisait état de chiffres de la délinquance générale en hausse à La Réunion. Ces derniers jours, plusieurs événements ont achevé d'attirer la vigilance des forces de l'ordre : rassemblements de jeunes armés comme celui filmé à Champ Fleuri à Saint-Denis il y a quelques jours, agression d'un jeune par plusieurs individus armés et cagoulés au Chaudron la semaine dernière... 

Face à ce contexte pour le moins inquiétant, le syndicat UNSA Police Réunion se dit préoccupé.

Mouvement de mutation nul

D'autant que, souligne Mickaël Hoareau, son secrétaire général, aucune mutation n'est prévue à La Réunion pour cette année. 

"Cette année est inédite puisque l'administration nous annonce un mouvement de mutation générale à zéro, c'est-à-dire aucun poste à pourvoir à La Réunion. A côté de ça, on observe des phénomènes sérieux de plus en plus violents à La Réunion."

Mickaël Hoareau, secrétaire régional UNSA Police

Concrètement, même les départs à la retraite ne seront pas remplacés, selon le syndicaliste. Or, les unités de la police nationale sont déjà "en souffrance, en carence", notamment au regard du manque d'effectifs. "C'est très problématique", s'inquiète Mickaël Hoareau, faisant part d'une certaine incompréhension. 

Des fonctionnaires réunionnais envoyés en renfort à Mayotte

Problématique aussi puisque les fonctionnaires réunionnais sont aussi appelés à répondre à d'autres exigences, notamment celle de renforcer les effectifs de la police nationale à Mayotte. La situation tendue sur l'île aux parfums réclame l'envoi d'une trentaine de fonctionnaires de La Réunion en renfort, "généralement sur des périodes de deux mois".

"On vient pallier le manque d'effectifs à Mayotte, au détriment des collègues qui restent ici et doivent compenser, et donc au détriment de la sécurité des Réunionnais". 

Mickaël Hoareau, secrétaire général UNSA Police Réunion

"Compenser, s'adapter en fonction des effectifs présents" 

Pour l'instant, il n'est pas question d'être aux abonnés absents sur le terrain, rassure Mickaël Hoareau. "On pourra toujours répondre parce que les effectifs seront toujours présents sur la voie publique. Mais ce sont nos collègues qui vont compenser, devoir s'adapter en fonction des effectifs présents le jour J", précise le secrétaire général d'UNSA Police Réunion. 

Appel à la création d'une "force zonale" de police

Une potentielle solution existe, selon le syndicat, qui propose "la création d'une force zonale dans l'océan Indien", laquelle, basée à La Réunion, serait "projetable à tout moment pour ne pas avoir à puiser dans les effectifs de sécurité publique ou de police judiciaire lorsque Mayotte a besoin de renfort". Une force zonale qui pourrait évidemment prêter main forte aux unités de La Réunion en cas de besoin spécifique. 

Ces derniers temps à La Réunion, les forces de l'ordre font notamment face à des affrontements entre bandes rivales. Des faits nouveaux qui pourraient justifier l'octroi d'effectifs supplémentaires sur l'île, pour les syndicats. 1 000 fonctionnaires de police sont en exercice à La Réunion.