Crise du logement à La Réunion : la CNL réclame des habitats décents pour les locataires

La Réunion subit une crise du logement inédite. Chute de la construction, flambée des prix des loyers : des problématiques évoquées entre propriétaires, locataires et la CNL à la salle Sainte-Thérèse de Lisieurs, à la Rivière-des-Galets.
Plus de 140 000 personnes sont mal-logées à La Réunion en 2024. La Réunion subit une crise du logement inédite, notamment à cause de la chute de la construction et la flambée des prix des loyers. Des problématiques évoquées ce samedi 1er juin, entre locataires, propriétaires et la CNL, à la Possession.

"Nous voulons juste un logement décent. Nous voulons juste avoir des conditions de vie décentes", s'accordent à dire les locataires exténués, qui ont répondu présent à la traditionnelle conférence de presse de la Confédération Nationale du Logement (CNL).

Changement de décor. Cette fois-ci, la réunion a eu lieu dans une église. La salle Sainte-Thérèse de Lisieux, située à la Rivière-des-Galets, était pleine à craquer. La CNL a réuni près de 200 locataires.

De plus en plus de logements indécents

Alors que 200 000 personnes sont frappées par la crise du logement à La Réunion, d'après dernier rapport de la fondation Abbé Pierre, les locataires sont remontés contre les bailleurs sociaux. Ils leur reprochent de faire passer l'argent avant l'humain. 

On a de plus en plus de locataires qui nous signalent des cas de logements indécents. Les témoignages sont poignants, quand on entend tout ça, on est bouleversés.

Erick Fontaine, administrateur de la CNL

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Crise du logement à La Réunion : la CNL réclame des habitats décents pour les locataires

Des locataires désespérés

À la Possession, les locataires sont en demande constante d’explications et de soutien. "Dans toute ma maison il y a des fuites. Dans la cuisine, la chambre, la salle de bains, les WC aussi, s'affole Jocelyne, une locataire au Port. On attend de pouvoir déménager, mais on en a marre. On paye 800 euros de loyer par mois pour ça, ce n’est pas possible".

Même son de cloche pour Maryse, qui a partagé son désarroi. "Mon cœur est gros pour ma mère. Dans son logement, il y a des infiltrations d’eau un peu partout. Dans sa cuisine, tous les carreaux se sont décollés. On a appelé la Semader, mais personne n’intervient", déplore-t-elle.

Les locataires attendent des réponses de la part des bailleurs sociaux

Je ne comprends pas pourquoi les bailleurs sociaux ne prennent pas en compte les problèmes qu’ont les locataires. Pourtant, on est dans les normes. On paie notre loyer, on paie nos charges, on paie nos assurances, on paie tout. Mais en contrepartie, rien n’est fait. On attend toujours des réponses.

Jean-Patrick Niobé, représentant des locataires

Le combat continue pour la CNL et les locataires

La CNL n'hésite pas à parler de "maltraitance des locataires". De son côté, l'association familiale laïque avait réclamé la remise en location des habitats inoccupés. Un projet qui peine à prendre forme.

Les témoignages que l’on entend sont poignants. Ces gens sont en pleurs, ces gens sont en souffrances. Ils n’en peuvent plus. Les bailleurs sociaux ne remplissent pas leurs obligations. À la CNL, on a une obligation d’aider et d’accompagner ces locataires. On le fera jusqu'au bout, même s’il faut aller au tribunal, on ira.

Erick Fontaine, administrateur de la CNL

Erick Fontaine rappelle d'ailleurs qu’une commission d’enquête a été demandée pour comprendre “pourquoi La Réunion investit dans des bidonvilles modernes”, dit-il. D’autres réunions sont à venir, notamment à Saint-Pierre, au Tampon et à Saint-Denis.