Emmanuel Macron a voulu clarifier les choses. Le chef de l'Etat l'a affirmé lors d'une conférence de presse ce mercredi, à Paris : il a décidé de "suspendre" la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie.
Le projet de loi constitutionnelle, qui a été voté dans les mêmes termes par les deux chambres, sur la Nouvelle-Calédonie, j'ai décidé de le suspendre, parce qu'on ne peut pas laisser l'ambiguïté dans la période. Il faut le suspendre, pour donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l’ordre.
Emmanuel Macron, président de la République
Le président de la République parle bien de suspension. Et pas de retrait comme le demande une partie de la classe politique tant locale que nationale. De fait, Emmanuel Macron ne pourrait pas convoquer le Congrès avant début juillet, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale.
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Un mois de crise grave
Le projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral a plongé la Nouvelle-Calédonie dans le chaos, le 13 mai dernier, il y a donc un mois. L'opposition de la mouvance indépendantiste à ce texte qui était examiné par les députés a tourné à la situation insurrectionnelle. Des barrages, de très nombreuses violences concentrées dans l'agglomération de Nouméa, des affrontements et un terrible bilan humain établi à neuf tués par balle.
Emmanuel Macron s'était "engagé", lors de sa venue éclair le 23 mai, "à ce que cette réforme du dégel du corps électoral ne passe pas en force". Il était alors question "que nous nous donnions quelques semaines afin d’avoir une reprise du dialogue".