Chlordécone : Le crime est reconnu mais personne ne sera condamné

Les terres polluées par le chlordécone aux Antilles
Les deux deux juges d’instruction de Paris ont prononcé un non-lieu dans l’enquête sur l’empoisonnement des terres et des hommes au Chlordécone en Guadeloupe et en Martinique. Les juges estiment que les faits sont prescrits. Un déni de justice selon les avocats des associations et des parties civiles dans ce dossier.

C’est donc lundi dernier que les deux juges d’instruction ont prononcé un non-lieu dans l'enquête sur l'empoisonnement au pesticide. Ils ont donc choisi de suivre le réquisitoire du procureur. Pas de condamnations possibles et un déni de justice selon les avocats des parties civiles investis depuis plus de 15 ans dans cette bataille.
Et pourtant, on en parle et on en parlera encore comme le plus grand scandale sanitaire de l’histoire des Antilles. Pendant des décennies, Le Chlordécone, perturbateur endocrinien, est autorisé par dérogation dans bananeraies en Guadeloupe et en Martinique jusqu'en 1993 alors qu’il était interdit partout ailleurs en France en raison de sa dangerosité. Une plaie pour les sols et pour les hommes qui y vivent !

Maître Harry Durimel, qui à l’origine de la 1ère action en justice dans ce scandale ne compte pas en rester là. Il était l'invité du journal télévisé de Guadeloupe la 1ère ce jeudi 5 janvier 2023

©Guadeloupe

Même son de cloche du côté des avocats parisiens….

 Pour maître Christophe Lèguevaques, il n’est pas question, pour autant, de s’arrêter là. Il est l’avocat du CRAN, de l’association Vivre de Guadeloupe et du collectif Lyannaj pou depolye Matinik ainsi que de 1230 demandeurs dans ce dossier. Maitre Christophe Leguevaques. Il compte proposer" à ses clients de faire "appel de cette décision inique, basée sur des faits mensongers et méprisant les règles élémentaires de droit".

Il est insupportable pour les victimes de ne pouvoir défendre leurs droits lors d'un procès devenu indispensable

Me Christophe Lèguevaques

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Dans la sphère politique aussi, les réactions sont déjà nombreuses. Invité de l'émission "Question 1ère", Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre Belle Eau et vice-président du Conseil Départemental a immédiatement réagit à cette information

©Guadeloupe

Pour sa part le député Olivier Serva a indiqué : 

C'est une décision décevante et scandaleuse qui appelle une prise de position politique...

Olivier Serva, Député

Les avocats des parties civiles ont 10 jours à compter de la publication de la décision des juges pour faire appel.

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