Chlordécone : le Gouvernement "prend acte de la décision de non-lieu" annoncée par le tribunal de Grande instance de Paris

Inutile pour les uns, essentiel pour les autres, le Ministère des Outre-mer cristallise les attentions politiques des Outre-mer
Suite aux plaintes déposées par plusieurs associations et syndicats sur les impacts de la pollution à la chlordécone aux Antilles, les juges d’instruction ont prononcé ce lundi un non-lieu. Dans un communiqué, le gouvernement "prend acte", mais reste "mobilisé" pour gérer les conséquences de cette "catastrophe".

Dans un communiqué, le gouvernement "prend acte" de la décision de non-lieu, mais entend rappeler que "face à ce scandale environnemental, le Président de la République est le premier à avoir reconnu solennellement la part de responsabilité de l’État en 2018".

Le Gouvernement "reste pleinement mobilisé pour poursuivre la mise en œuvre des mesures nécessaires suite à cette catastrophe". Le communiqué précise qu’un plan doté de 92 millions d'euros, vise à "protéger la santé des populations, tendre vers le zéro chlordécone".

Toujours dans ce communiqué, le ministère des Outre-mer tient à rappeler les "avancées concrètes réalisées" telles que la gratuité des analyses de chlordécone dans le sang qui "permettent à chacun d’identifier son exposition à la chlordécone". Le gouvernement précise encore que "les analyses de sols sont gratuites pour les agriculteurs et les particuliers qui peuvent bénéficier de conseils pour produire des produits sains, y compris sur sols contaminés".

Fonds d'indemnisation

"Un dispositif d’aides financières a été créé en 2022 pour alléger les charges des pêcheurs impactés par la chlordécone" ajoute le communiqué et "un fonds d’indemnisation des victimes de pesticides est opérationnel, de manière pérenne, pour les personnes ayant déclaré une maladie liée à une exposition professionnelle aux pesticides, dont la chlordécone. Ce fonds concerne également les enfants exposés aux pesticides avant leur naissance, en raison de l’exposition professionnelle de l’un des deux parents". À ce jour, selon le gouvernement, "sur la cinquantaine de dossiers déposés, une trentaine d’avis favorables ont été rendus par le fonds et une vingtaine sont en cours d’instruction".

Dans son communiqué, le ministère des Outre-mer précise encore que "l’agence nationale de la recherche finance, conjointement avec la Région Guadeloupe et la Collectivité Territoriale de Martinique, « six projets de recherche sur la chlordécone, à hauteur de 5.53 millions d'euros. Cinq portent sur la dépollution des sols et un sur l’impact de la chlordécone sur la fertilité des femmes. Ces projets mobilisent une quarantaine de laboratoires de recherche, parmi lesquels plusieurs équipes ultramarines.

"C’est ensemble que nous dépasserons la situation créée par le chlordécone", conclut le communiqué.