"Ce n'est pas une manière d'aller nier la réalité du scandale, c'est une décision sur une question pénale précise, ce n'est pas une remise en cause de la peine de ces populations et du préjudice qu'elles ont subi", réagit Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, sur franceinfo ce vendredi. Les juges d’instruction ont prononcé un non-lieu, les faits étant prescrits, mais évoquent tout de même un "scandale sanitaire".
"Est-ce qu'il y a un scandale chlordécone ? Est-ce qu'il y a des conséquences sanitaires avec des empoisonnements de population qui sont documentés ? Personne ne le conteste", a ajouté le ministre. "La réponse des juges n'est pas de nier les faits du chlordécone", assure-t-il néanmoins, évoquant des "difficultés de prescription pénale" et "d'identification des responsabilités", pour des faits qui se sont "déroulé[s] au début des années 90".
Le chlordécone est un pesticide utilisé massivement en Guadeloupe et en Martinique jusqu'en 1993, sur dérogation, alors qu'il était interdit dans le reste de la France. En conséquence, des terres durablement polluées et des populations contaminées à plus de 90%, avec un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.