Le verdict était très attendu. Le juge des référés a rendu sa décision, ce jeudi 31 octobre, après la coupure généralisée, qui a frappé l'ensemble de la Guadeloupe, la semaine dernière.
Rembobinons le fil : le mardi 29 octobre, trois salariés grévistes d'EDF PEI ainsi que la Fédération de l'Énergie CGTG, avaient été assignés en référé, par l'entreprise de production insulaire EDF PEI.
Les trois salariés assignés, à savoir, Nathanaël Vérin, délégué syndical FE CGTG, Jean-Christophe André Nebor ainsi que Guy Magdeleine, ont désormais, interdiction de bloquer l'accès ou d'entraver la salle des commandes de la centrale thermique de la Pointe Jarry (Baie-Mahault) sous peine d'astreinte de 500 euros par jour et par personne. L'astreinte s'étend sur une période de trois mois à compter de ce jeudi 31 octobre.
En revanche, le juge des référés, a décidé de "déclarer irrecevables les demandes formées à l'encontre de la Fédération de l'Énergie CGTG".
Une médiation serait "opportune" selon le juge des référés
Fait rare, pour être souligné : dans l'ordonnance de référé, que nous nous sommes procuré, la Chambre civile du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, rappelle "aux parties que leur litige peut trouver solution au moyen d'une médiation visant à rapprocher les points de vue par des concessions réciproques auxquelles elles sont invitées à procéder".
La juridiction rappelle toutefois aux parties en litige qu'une médiation amiable ou judiciaire constitue un moyen opportun pour tenter de rapporcher leurs points de vue, au besoin par des concessions réciproques, et ce afin de "sortir par le haut" de ce long conflit social qui a profondément meurtri la Guadeloupe et ses habitants et qui a nourri un fort ressentiment d'une partie importante de la population à l'encontre des grévistes.
Ordonnance de référé du 31 octobre 2024, Chambre civile du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre
Dans un communiqué, la Fédération de l'Énergie CGTG exprime son incompréhension "sur les motivations précises de la décision pour l'avenir à l'encontre de ces trois agents mis en cause par EDF PEI et pour lesquels aucun trouble manifestement illicite n'est reconnu par le tribunal".
La FE CGTG annonce faire appel de la décision de la Chambre civile du tribunal judiciaire : "en soutien indéfectible de ces agents en grève pour l'application du droit du travail et que rien n'implique dans des faits d'entrave, un appel de la décision sera donc formé", peut-on lire.
Vers la fin du conflit social ?
La direction d'EDF PEI, en Guadeloupe, n'a pas tardé à réagir. Dans un communiqué, ce jeudi 31 octobre, elle indique "prendre acte de cette décision judiciaire qui contribue au maintien d'un environnement de travail sécurisé afin d'assurer la continuité de l'approvisionnement en électricité du territoire".
Par ailleurs, elle annonce qu'une rencontre entre la FE CGTG et la direction va être organisée le 7 novembre prochain à Paris, afin "d'échanger sur les modalités de prise de congés payés dans le groupe EDF".
La direction d'EDF PEI appelle à la conciliation afin de préserver l'approvisionnement en électricité du territoire, son activité économique et le bien-être de la population.
La direction d'EDF PEI, dans un communiqué, le 31 octobre 2024