Dix jours après la nomination de François Bayrou comme Premier ministre, la composition de son gouvernement est enfin connue. Le Béarnais a dévoilé son équipe avant Noël, comme il l'avait promis. Mais ce 23 décembre est un jour de deuil national en hommage aux victimes du cyclone Chido et, ce matin encore, Estelle Youssouffa, députée de Mayotte, dénonçait par avance "l'indécence" d'un tel scénario, révélant selon elle une forme de "mépris" pour les Mahorais.
En poste depuis le 21 septembre, François-Noël Buffet est remplacé par Manuel Valls. Il devient le 8e ministre des Outre-mer depuis qu’Emmanuel Macron a été élu président de la République en 2017. Un record sous la Vᵉ République.
Ministre de l’Intérieur puis Premier ministre de François Hollande, Manuel Valls rompt avec le PS en 2017, soutenant la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle. En tant que Premier ministre, Manuel Valls était chargé du dossier calédonien. Il s’est positionné contre l’indépendance du territoire à plusieurs reprises.
Devenu député en juin 2017, il a par ailleurs dirigé une mission d’information parlementaire sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle Calédonie. Plus récemment, en février dernier, il s’est opposé à la suppression du droit du sol à Mayotte, évoquée par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer d’alors, Gérald Darmanin.
Les priorités s’accumulent
Plusieurs dossiers brûlants attendent le nouveau ministre. À Mayotte, dévastée par le cyclone Chido il y a dix jours, l’heure est encore à l’urgence. Mais, déjà, se pose la question de la reconstruction. Une loi spéciale pour Mayotte, préparée la semaine dernière, doit être présentée prochainement en conseil des ministres. Le texte, à l’image de ce qui a été fait après l’incendie de Notre-Dame de Paris, doit permettre de déroger à certaines règles (en matière d’urbanisme, de marchés publics, de recueil de dons etc.) pour accélérer au maximum le calendrier de la reconstruction du territoire.
La chute du gouvernement Barnier a par ailleurs suspendu le protocole de lutte contre la vie chère, négocié le 16 octobre dernier en Martinique après six semaines de mobilisation. Il prévoyait une baisse des prix de 20% sur 6000 produits et devait entrer en vigueur au 1er janvier 2025.