Cyclone Chido à Mayotte : Une minute de silence nationale pour "entourer les Mahorais"

Emmanuel Macron et sa femme Brigitte Macron lors de la minute de silence pour Mayotte ce lundi 23 décembre 2024.
La minute de deuil nationale en soutien à Mayotte dévasté par le cyclone Chido a été respecté dans toute la France ce lundi 23 décembre 2024.

Dix jours après le passage du cyclone Chido qui a dévasté l'archipel de Mayotte, une minute de silence a été observée lundi 23 décembre en France lors d'une journée de deuil national, pour que "les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier" a estimé le Premier ministre, François Bayrou.

Ce dernier, toujours affairé à composer son gouvernement, a réuni le personnel dans la cour de Matignon pour observer la minute de silence qui s'est tenue lors de la journée de deuil national décrétée par le président Emmanuel Macron.

Cette minute de silence "a le sens d'une communion dans le deuil. Elle a le sens de la solidarité pour tous ceux qui sont dans l'épreuve. Elle a le sens d'un engagement pour que la communauté nationale soit présente, pour reconstruire Mayotte et faire que les Mahorais se sentent entourés par un pays tout entier", a dit le Premier ministre François Bayrou, à l'issue de ce moment de recueillement. Le président Macron et son épouse Brigitte se sont tenus debout sur le perron de l'Élysée pour observer cette minute, alors que tous les drapeaux ont été mis en berne en France.

Une cérémonie d’hommage au même moment à Mayotte

À plus de 8.000 kilomètres de l'Hexagone, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville a présidé une cérémonie d'hommage sur la place Zakia Madi, à Mamoudzou, devant des habitants, mais aussi des pompiers, policiers et gendarmes de Mayotte, qui ont entonné La Marseillaise a capella à l'issue du recueillement.

Le préfet, qui a pris brièvement la parole avant la minute de silence a souligné que l'État avait "pris l'engagement de faire mieux pour Mayotte", avant d'aller saluer un par un les habitants de l’archipel, en majeure partie détruit le 14 décembre par le cyclone Chido, d'une intensité exceptionnelle.

Le cyclone le plus dévastateur qu'ait connu Mayotte depuis 90 ans, a détruit la totalité de l'habitat précaire et causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France, où les secours sont depuis à pied d'œuvre pour rétablir les services essentiels comme l'eau, l'électricité et les réseaux de communications.

"Jamais, je n'aurais pensé voir un département français dans un tel état de dévastation"

Le bilan provisoire de la catastrophe naturelle, facilitée par le réchauffement climatique, s'élève à 35 morts et environ 2.500 blessés, mais les autorités, qui craignent un nombre de victimes plus élevé, ont diligenté une mission de recherche. Depuis la cour de Beauvau, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, a rappelé "la solidarité nationale envers nos compatriotes de Mayotte, qui ont été si durement éprouvés".

"Jamais, je n'aurais pensé voir un département français dans un tel état de dévastation, de désolation. Les paysages que j'avais vus si verts lorsque je me suis rendu à Mayotte au mois de mai, il n'en restait plus rien", a glissé Bruno Retailleau, assurant que "jamais une telle logistique, aussi massive, aussi immédiate, n'a été déployée" sur un territoire.

À Mayotte, où un couvre-feu nocturne reste en vigueur, Emmanuel Macron a également promis une loi spéciale pour "rebâtir Mayotte" et "mettre fin" aux bidonvilles, ce qui pourrait prendre deux ans, selon le nouveau Premier ministre François Bayrou. Au Mozambique, le cyclone a provoqué la mort d'au moins 94 personnes, selon les autorités locales. Au Malawi, il a tué 13 personnes.