Ils sont trois à partager le même destin, ces six dernières années. Trois maires guadeloupéens empêtrés dans des affaires et qui ont toutes abouti au même résultat, la fin de leurs mandats. Une répétition inquiétante pour la politique en Guadeloupe mais peut-être aussi une satisfaction à voir la justice faire son travail.
- Le 6 mars 2018, un arrêté préfectoral démet louis Molinié de ses mandats électifs
L'ancien maire de Terre-de-Haut a été condamné le 23 février 2018 par le Tribunal correctionnel de Basse-Terre pour détournement de fonds publics. L'ancien président du CTIG avait notamment écopé d'une peine exécutoire de 10 ans d'inéligibilité et de 5 ans de privation de droits civiques et civils, exécutoires immédiatement. Louis Molinié avait fait appel du reste de la condamnation, soit 2 ans de prison ferme et la confiscation de ses biens immobiliers et fonciers. La cour d'appel a confirmé cette condamnation en avril 2019. Il sera également débouté en cassation. Dès le 6 mars 2018, l'ancien maire est démis par arrêté préfectoral de tous ses mandats électifs.
- Le 20 juillet 2019, Jacques Bangou démissionne de son mandat de maire de Pointe-à-Pitre
Ce jour-là, Jacques Bangou, a adressé sa lettre de démission de maire de Pointe-à-Pitre au Préfet de Guadeloupe, Philippe Gustin. Une démission qui intervenait après le lancement, plusieurs semaines auparavant, d'une procédure de révocation par l'Etat à son encontre. Le conseil des Ministres, après avoir repoussé l'examen par deux fois de cette procédure, devait se prononcer sur sa validation le mercredi 24 juillet. Une procédure motivée par la situation budgétaire catastrophique de la ville et de l'absence de mesures pour y remédier. Jacques Bangou avait donc décidé de prendre les devants et de démissionner.
- Le 5 juillet 2024, Bernard Pancrel est officiellement "démissionné" par arrêté préfectoral
C'est le même cas de figure que Louis Molinié en 2018. C'est le Préfet de Guadeloupe qui a signé l'arrêté portant démission de tous les mandats de Bernard Pancrel, conseiller municipal et maire de Saint-François, conseiller communautaire à la Riviera du Levant et conseiller régional. Une conséquence de la condamnation de l'ancien maire pour favoritisme, faux et usage de faux par le Tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre le 2 juillet dernier. Bernard Pancrel a écopé de 18 mois de prison avec sursis, 15 000 euros d'amende et surtout 5 ans d'interdiction d'exercer un mandat public et 10 ans d'inéligibilité, le tout soumis à exécution provisoire.