Annoncée faisant partie de la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en Haïti en août dernier, la Barbade fait finalement machine arrière.
Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le territoire a annoncé revenir sur sa décision d’envoyer des troupes dans le pays secoué par la violence des gangs. Selon Kerrie Symmonds, l'environnement haïtien plus dangereux et une planification stratégique insuffisante au niveau mondial, ont motivé la décision barbadienne.
Le 7 janvier dernier, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) indiquait qu'au moins 5601 personnes ont été tuées par la violence des gangs en Haïti, l'an dernier, soit 1000 de plus qu'en 2023.
La Barbade offrira, pour l'heure, une assistance technique.
Nos troupes ne vont nulle part pour le moment. Nous avons indiqué à tout le monde que la Barbade souhaiterait apporter une assistance technique dans la mesure du possible ; et nous ne pensons pas, à ce stade, à une quelconque présence sur le terrain en Haïti. Quand je parle d'assistance technique, il peut y avoir des personnes ayant des compétences spécialisées, qu'elles soient médicales, de formation, etc.
Kerrie Symmonds, ministre des Affaires étrangères de Barbade
En clair, la Barbade ne veut prendre aucun risque pour le moment.
Kerrie Symmonds met également sur le tapis l'issue des élections américaines. Selon lui,
[…] nous nous attendions à ce que la Maison Blanche de Joe Biden continue de nous soutenir. Mais avec les élections, l’Amérique s’est mise en mode pause, notamment sur Haïti.
Kerrie Symmonds
Pour le représentant barbadien, la situation en Haïti doit revenir au premier plan. Il annonce attendre le 20 janvier prochain et l'investiture de Donald Trump pour voir quelle sera la position américaine dans ce dossier.
[…] notre politique étrangère sera la même. Nous allons leur tendre la main et leur demander de comprendre qu'Haïti ne peut pas continuer comme ça. Et que les engagements pris auparavant par les États-Unis soient maintenus, car nous parlons des êtres humains et du bien-être d'êtres humains.
Kerrie Symmonds
Symmonds a soutenu que l’engagement doit donc se poursuivre avec les États-Unis.
La Barbade figurait parmi les cinq pays engagés, aux côtés du Bénin (1 500 hommes), du Tchad, du Bangladesh et des Bahamas (150 personnes).
Récemment, l’Amérique centrale a renforcé les effectifs en Haïti : huit soldats salvadoriens pour l’évacuation médicale et 75 policiers militaires guatémaltèques pour lutter contre les gangs ont rejoint la mission dirigée par le Kenya.