La direction du CHUG dénonce de nouvelles "exactions" et porte plainte

Des militants ont déversé de l'huile de vidange dans les locaux de la Direction des ressources humaines, jeudi.
La direction du CHUG déplore que les locaux de la Direction des ressources humaines vandalisés, ainsi que le fait que les étudiants et leurs formateurs aient été forcés de quitter l’enceinte de l’hôpital, jeudi. Elle a porté plainte contre X, tout en pointant du doigt le Collectif d’organisations en lutte.

Une cinquantaine de personnes a envahi la direction des ressources humaines du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe, a bloqué le couloir de ce service avec une armoire, a coupé l'électricité et rendu impossible la conduite des missions des agents de cette direction.

Communiqué de la direction du CHUG – 27/10/2022

La direction du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG) a annoncé, par communiqué, avoir déposé plainte pour des "dégradations constatées et pour l’obstacle dans l’exécution des missions de service public de la DRH et des écoles et instituts de formation". Cela, après de nouvelles "exactions" perpétrées hier (jeudi 27 octobre 2022), au sein de l’établissement de santé.

De nouvelles "exactions"

Même si la plainte est déposée contre X, le directeur adjoint du CHUG, Cédric Zolezzi, pointe du doigt le Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale, dont le Bik est installé sur le parking extérieur, devant l’hôpital, depuis juillet 2021.

Sur la cinquantaine de militants qui ont débordé, hier, la moitié ne serait pas des agents du CHUG et n’a donc pas pu être identifiée, selon Cédric Zolezzi.

Cédric Zolezzi : «... Les membres du Collectif ont tenu une conférence de presse sur les lieux même des dégradations et, donc, le lien est quand même assez facile à faire...».

Cédric Zolezzi, directeur adjoint du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG)

Malgré la présence permanente d’agents de la police nationale à l’entrée du site, des litres d’huile de vidange ont été déversés sur les murs et sur les sols des parties communes du bâtiment administratif où siège la direction des ressources humaines (DRH). Dans  ce contexte, celui-ci a été évacué et "la direction générale a donné consigne à l’équipe présente de se mettre en télétravail", précise le communiqué.

Par ailleurs, des militants auraient "forcé" les étudiants et les formateurs présents à quitter les amphithéâtres et les bureaux, dont ceux de l’Institut de formation en soins infirmiers. "Un moteur de climatisation a aussi été arraché" est-il écrit. Par conséquent, "les cours des étudiants de première année des Ecoles et Instituts de Formation seront donnés en visioconférence afin que ne se reproduisent pas les intimidations du 27 octobre" a décidé la direction du CHUG.

Un dialogue rompu

Une conférence de presse était organisée, ce jeudi, par le Collectif d’organisations en lutte. L’occasion pour les leaders de ce mouvement, opposé à l’obligation vaccinale contre la Covid-19, de rappeler leurs revendications : ils exigent la réintégration, la réhabilitation et l'indemnisation de tous les suspendus.

Dans le cadre des négociations, Joël Mathurin, directeur de cabinet du ministre délégué en charge des Outre-mer a été dépêché en Guadeloupe, mi-octobre. Celui-ci, au nom du gouvernement, a proposé aux personnels suspendus des ruptures conventionnelles majorées, ainsi qu'un dispositif assoupli de pré-retraite.
Ces propositions ont été rejetées par le collectif.

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Ainsi, après plusieurs mois de calme et d’échanges, c’est à nouveau la rupture de dialogue entre le collectif et ses interlocuteurs, qu’il s’agisse du gouvernement, de l’Agence régionale de santé (ARS) et de la direction du CHUG.

Cédric Zolezzi : «... Nous n’avons pas la capacité, nous, en tant que responsables d’établissement, de modifier la loi...»

Des personnels opposés à la réintégration des non-vaccinés ?

Autre dénonciation de la direction de l’hôpital : les personnels non suspendus feraient l’objet de pressions, afin qu’ils signent une pétition en faveur de la réintégration de leurs collègues non-vaccinés.

Cédric Zolezzi : «... nous demandons que le libre choix de signer ou de ne pas signer soit laissé aux personnels, sans aucune forme d’intimidation...»

Mais souvenez-vous : le 11 octobre dernier, le ministre délégué en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, a affirmé que "l’ensemble des autres personnels hospitaliers, l’ensemble des médecins de l’hôpital sont contre la réintégration". "Il faut qu’on navigue entre la majorité du personnel hospitalier, la totalité quasiment des chefs de services, qui sont contre, et qu’on arrive à trouver une solution qui respecte un peu l’avis des gens", avait-il ajouté.

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De quoi mettre le feu aux poudres, en opposant les uns aux autres.

Cédric Zolezzi : «... C’est vrai que, dans les services, il y aurait une incompréhension de la part de tous ceux qui ont fait l’effort de se vacciner...»

La direction du CHU déplore d’autant plus le blocage des ressources humaines, que celles-ci ont plusieurs dossiers brulants sur le feu, notamment le bouclage de la paie, le calcul de la prime de service et l’organisation des élections professionnelles, prévues le 8 décembre 2022.