L'adage dit qu'il y a toujours deux manières de voir les choses. En la matière, face aux renvois successifs de la date de la tenue de ce comité interministériel des Outre-mer, si on peut imaginer que le gouvernement ne manquera pas de dire qu'il prend son temps pour que ses décisions soient le plus élaborées possible et donc particulièrement efficace, on comprendra surtout que les élus ne l'entendent pas de la même manière.
On se souvient, le 16 mai 2022, les présidents des collectivités majeures de la Guadeloupe, de Saint-Martin, de la Martinique, de la Guyane, de la Réunion et de Mayotte avaient unanimement signifié à l’Etat la nécessité d’un changement profond de politique en Outre-mer, dans le but de coller davantage aux besoins des populations locales et aux spécificités de leurs territoires. Dès lors, dans toutes les collectivités, des stratégies ont été élaborées pour parvenir d'emblée à cette efficacité ou, pour le moins, donner une direction pour chacune de ces collectivités.
En Guadeloupe, le 7 juin 2023, pas moins de 153 propositions ont été retenues et votées lors du 17 ème Congrès des élus qui se tenait au Conseil départemental, à Basse-Terre. Au cours de cette journée d’échanges, les élus du territoire ont posé les bases du futur schéma institutionnel de la Guadeloupe.
Un travail qui, pour l'heure, ne sert à rien.
D'où peut-être le dépit exprimé par Olivier Serva après ce nouveau report.
Il restera donc au gouvernement de faire mieux que la fixation d'une nouvelle date qu'il se devra de tenir. Il lui restera de recréer les conditions pour rétablir la confiance avec les élus des Outre-mer pour que ces derniers aient l'impression que l'avenir de leur collectivité respective fait partie des priorités du gouvernement.